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Retraites : voici pourquoi les petites villes se mobilisent
#greves #manifestations #retraites
Article mis en ligne le 31 janvier 2023

Les habitants des petites et moyennes villes seront de nouveau dans la rue le 31 janvier pour s’opposer à la réforme des retraites. Les raisons de leur colère, en cinq points.

Certains l’appellent la France des sous-préfectures. Des petites et moyennes villes. Elle s’est fortement mobilisée le 19 janvier contre la réforme des retraites. Dans les rues, le nombre de manifestants a été « historique » à Rodez (Aveyron), il a « fait date » de Calais (Pas-de-Calais) à Maubeuge (Nord) et a été « sans précédent » à Flers (Orne). Ils seront de nouveau dans la rue le 31 janvier pour la deuxième journée de grève contre la réforme des retraites. (...)

Alors, pourquoi la France des bourgs, des petites agglos et des zones rurales qui les entourent a-t-elle manifesté ? Reporterre esquisse cinq explications.

1. Les retraites, la goutte qui fait déborder le vase

« La mobilisation va au-delà de l’opposition à la réforme des retraites, estime Willy Pelletier. C’est l’occasion d’exprimer toutes les amertumes, les colères. » Inflation, hausse du prix des carburants, de l’énergie… (...)

2. Un ancrage local des syndicats

Ces manifestations font partie des plus importantes « de ces vingt-cinq dernières années, observe Achille Warnant. Il ne faut pas oublier que ces villes se sont toujours mobilisées, elles ont une tradition de manifestation, même si elles ont été invisibilisées ». (...)

2. Un ancrage local des syndicats

Ces manifestations font partie des plus importantes « de ces vingt-cinq dernières années, observe Achille Warnant. Il ne faut pas oublier que ces villes se sont toujours mobilisées, elles ont une tradition de manifestation, même si elles ont été invisibilisées ». (...)

Autre trait sociologique : ce sont des villes où les emplois publics sont proportionnellement plus nombreux. (...)

3. Plus d’habitants touchés par la réforme des retraites

La population des petites villes et villes moyennes qui s’est mobilisée est sans doute, aussi, plus touchée par la réforme. (...)

très faible proportion de cadres dans une grande partie des villes citées dans cet article, en comparaison avec de grandes villes [1]. À l’inverse, la proportion d’ouvriers et d’employés est plus importante. (...)

4. Un sentiment de mépris plus fort

Cela vient renforcer — s’il en était encore besoin — le sentiment d’abandon et de mépris ressenti par les habitants de ces « territoires ruraux pauvres » (...)

Dans ce contexte, la façon dont est menée la réforme est violente, selon Willy Pelletier : « On dit aux gens qu’ils vont souffrir plus longtemps, et que face aux chiffres, ils ne comptent pas. Cela redouble le sentiment de mépris, d’autant plus que le gouvernement veut passer en force, et aller très vite. »

5. Une réforme qui touche à la famille

Enfin, Willy Pelletier estime qu’il y a une dimension intime dans cette mobilisation contre les retraites. Quand il n’y a presque plus de services publics, de lieux de sociabilité et de travail, il reste la famille. « Ce sont les seuls liens qui permettent de tenir quand tout fout le camp, un espace de solidarité et d’estime de soi. La réforme des retraites vient percuter cette bulle d’amour. »

Elle le fait en touchant les enfants (...)

À l’inverse, les enfants voient que leurs parents prendront leur retraite plus tard. « Très concrètement, cela veut dire des souffrances supplémentaires pour leurs parents, des gens qu’on aime ».

La mobilisation contre les retraites pourrait donc être l’occasion de « retrouver de la fierté », estime Willy Pelletier. Mais pas certain que les manifestations suffisent. (...)

“On ne sera pas gentils”. Certains sont à deux doigts de s’en prendre aux élus. » (...)