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Rue 89
Retraites des parlementaires : Accoyer sous la pression du Web
Par François de Rugy | Député Verts | 21/10/2010
Article mis en ligne le 21 octobre 2010

La « cyberdémocratie » a parfois des fonctionnements étonnants.

Le 9 septembre, lors du débat sur les retraites à l’Assemblée, je défendais, dans une indifférence médiatique la plus totale, un amendement au projet de loi sur les retraites qui visait à l’alignement du régime accordé aux députés, sénateurs et membres du gouvernement sur le droit commun.

Seul à le défendre, au nom de mes collèges écolo, et seul à le voter, face à des députés UMP qui, à la demande conjointe du rapporteur et du ministre se sont exprimés contre, tandis que mes collègues des autres groupes présents dans l’hémicycle regardaient ailleurs. (Voir la vidéo)

(...) j’ai découvert que l’amendement et le compte-rendu des débats avaient commencé à circuler sur la toile, et notamment sur des listes de discussion syndicales.

Cet emballement n’était encore rien au regard de ce qui se produit depuis que Rue89 a publié un article, agrémenté de la vidéo des débats.

Depuis le week-end dernier, aux messages d’encouragement ont succédé dans ma boîte e-mail des messages de colère adressés à tous les députés par des citoyens qui, découvrant l’info, ont voulu faire savoir à tous les députés leur écœurement devant un tel corporatisme parlementaire. (...)

Un collègue député : « Internet, c’est vraiment la plaie ! »

(...) Du reste, je note avec attention que les mobilisations sur la Toile commencent à porter leurs fruits : alors que nous n’avions pas de nouvelles du groupe de travail sur le statut des députés et leur retraite, voilà que mercredi, dans l’improvisation la plus totale, Bernard Accoyer, le président de l’Assemblée, annonçait que des mesures seraient étudiées lors de la prochaine réunion du bureau de l’assemblée, mercredi prochain. (...)

J’ai publié il y a quelques mois un dossier sur ces sujets -car il est vrai que circulent souvent sur le Net des informations très approximatives, et parfois malveillantes. Mais plutôt que de condamner le média Internet, c’est à la transparence que les élus devraient consacrer leurs efforts.

Et si le web et les cybermobilisations peuvent contribuer à faire progresser cette ambition, ma foi, c’est tant mieux.

Ce n’est pas de l’excès de débat ou de participation que crèvent les démocraties, c’est de la conjonction du silence complice des uns et de la résignation des autres.