
Le chef de l’Etat ainsi que le ministre de l’Economie ont invoqué les risques sur les marchés financiers pour justifier le passage en force de la réforme à l’Assemblée nationale. L’argument laisse dubitatif les experts et pourrait même se retourner contre lui.
C’est un des arguments utilisé par le gouvernement pour justifier sa réforme des retraites. Quand il n’insiste pas sur la nécessité de ramener le système à l’équilibre, le sommet de l’Etat évoque des « risques financiers, économiques trop grands ». Ces mots sont ceux du président de la République, devant le conseil des ministres convoqué en urgence pour déclencher l’article 49.3 de la Constitution, le 16 mars. Trois jours plus tard, Bruno Le Maire reprenait la même formule sur France Info : « Oui, cette réforme a aussi un caractère financier. » En clair : sans recul de l’âge légal de départ à la retraite, les investisseurs deviendraient plus réticents à prêter à l’Etat, ce qui conduirait à un renchérissement du coût d’emprunt du pays. Cette explication laisse toutefois dubitatifs les experts interrogés par Libé. (...)