
Le retrait du marché des insecticides « néonicotinoïdes », qui contribuent à la surmortalité des abeilles, risquent de prendre du temps. En attendant, les plantes mutées, contenant un pesticide, gagnent du terrain, et les mesures mises en place par le ministère de l’Agriculture pour soutenir la filière apicole semblent bien maigres. Des membres de la Confédération paysanne critiquent « des pouvoirs plus soucieux des intérêts privés des multinationales de l’agrochimie et des semences que de l’intérêt général ».
Aujourd’hui, un tiers de notre nourriture dépend directement de l’abeille. La disparition massive des abeilles à l’échelle internationale est une alerte. L’abeille est en danger, c’est une menace pour la biodiversité, la surmortalité de l’abeille domestique (Apis mellifera) et autres papillons, bourdons et abeilles solitaires inquiète. Les molécules de la famille des néonicotinoïdes sont devenus les insecticides les plus efficaces jamais synthétisés. (...)
La moitié des colonies en France a déjà été décimée depuis la mise sur le marché de ces produits. (...)
L’expérimentation grandeur nature en Italie de la suppression des traitements de semences avec des insecticides systémiques (néonicotinoïdes et fipronil) et les résultats obtenus (baisse de la mortalité des ruches de 37,5% à 15%, maintien des rendements de production de maïs, diminution importante des chrysomèles) nous rappelle que des alternatives existent
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rendu en 2013 un avis scientifique très sévère sur les néonicotinoïdes (imidaclopride, clothianidine et thiaméthoxame) confirmant des études antérieures et conduisant à un moratoire sur le Gaucho, Cruiser, Poncho, etc.
Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll vient de lancer un plan de défense de l’apiculture, celui-ci vise à l’installation de 200 à 300 apiculteurs professionnels par an.
Cette mesure gouvernementale crée une illusion supplémentaire (au vu de la faiblesse des moyens financiers mis en œuvre)
Les agriculteurs doivent faire évoluer leurs modes de production pour des méthodes plus respectueuses de la santé et de l’environnement par la promotion de la polyculture-élevage et des couverts hivernaux pour faire barrage à l’appauvrissement de la biodiversité lié à la monoculture. (...)
« Paysans, apiculteurs, consommateurs, nous sommes tous pris en étau par des pouvoirs plus soucieux des intérêts privés des multinationales de l’agrochimie et des semences que de l’intérêt général. » C’est le message issu de l’Appel de Poitiers pour sauver la biodiversité (juin 2012) des États généraux « Abeilles, semences et biodiversité ». Poursuivre notre engagement en demandant l’interdiction de tous les insecticides néonicotinoïdes, c’est vital ! (...)