
Suivant la décision du HCR, trois ONG, dont Médecins Sans Frontières (MSF), ont annoncé mercredi cesser leurs activités dans les "hotspots". Ils refusent que les îles grecques deviennent des camps de détention pour réfugiés.
Le retrait du hotspot de Moria, à Lesbos, est "une décision extrêmement difficile, prise après l’accord qui va conduire au renvoi forcé de migrants et demandeurs d’asile", a expliqué MSF dans un communiqué. "Continuer à travailler à Moria nous rendrait complice d’un système que nous considérons à la fois injuste et inhumain", a relevé Marie Elisabeth Ingres, chef de mission de l’ONG en Grèce. "Nous ne laisserons pas notre assistance être instrumentalisée pour des opérations d’expulsions massives".
Construit grâce à des fonds européens, le camp de détention de Moria, à Lesbos, était devenu au fil de l’exode vers l’Europe des populations fuyant les conflits au Moyen-Orient un centre ouvert d’enregistrement et d’identification, censé permettre leur répartition en Europe.
Outre MSF, actif à Lesbos, cette cessation d’activités a aussi été annoncée par l’International Rescue Committee (IRC), présent sur la même île, et par le Conseil norvégien des réfugiés (NRC), actif pour sa part sur l’île de Chios, autre principale porte d’entrée des migrants.
Ces décisions font suite à celle du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), qui avait annoncé mardi avoir suspendu "certaines de ses activités" dans les hotspots grecs, au total cinq sur les îles égéennes, "conformément à notre politique qui s’oppose à la détention obligatoire" des demandeurs d’asile.
Ces organisations ont aussi précisé qu’elles n’aideront plus à l’acheminement de ceux venant de débarquer sur les îles vers les hotspots.
Ces ONG étaient déployées pour y apporter une assistance médicale, un soutien psychologique, du matériel d’hygiène et y mener des travaux d’assainissement.
Avec l’entrée en vigueur dimanche de l’accord UE-Turquie prévoyant le renvoi dans ce pays de tous les arrivants sur les îles grecques, y compris les demandeurs d’asile syriens, les portes se sont refermées sur les nouveaux entrants. (...)