
38e journée de conflit face à la réforme des retraites. Paris et les grandes métropoles sont en première ligne. Mais qu’en est-il de nos campagnes ? Dans le Vimeu (Somme), le mouvement social n’a pas d’impact sur la population, ni sur les entreprises. Pas de blocage routier, pas de livraison tardive... Pas de mobilisation non plus, car les jeunes n’y croient plus et les plus âgés sont lassés.
Ce samedi 11 janvier 2020 marque la 38e journée de la grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites,. Un conflit qui dure. Un conflit jugé par certains pénalisant. Un conflit jugé par d’autres nécessaire.
Depuis le début du mouvement social contre la réforme de la retraite, les médias nationaux se concentrent essentiellement sur les grandes métropoles voire qu’à Paris et en Île-de-France. A en croire les journaux télévisés et les chaînes d’info en continue, seuls les Parisiens et les Franciliens sont impactés. Et c’est vrai. Si des manifestations ont lieu ponctuellement dans les grandes et moyennes villes, lors des mouvements nationaux, en temps normal, le mouvement social n’a pas beaucoup d’impact, en comparaison au mouvement des Gilets jaunes, fin 2018. Et à la campagne, on est loin de s’en préoccuper. Les Français vivent le mouvement qu’à travers leurs écrans. (...)
"Qu’est-ce que vous voulez qu’on bloque dans nos campagnes ? Le gouvernement s’en balance de nous", déclare un chauffeur routier. "Vous savez ce qu’on dit, quand Paris tousse, le monde arrête de tourner."
Dans un bar de la commune de Hallencourt, l’ambiance est morose. En cause, l’actualité internationale. "On ne l’a pas vu venir Trump. Il va mettre tout le monde dans la merde avec ses conneries. Les autres, c’est sûr qu’ils vont riposter", lâche un homme. Les images qui défilent à la télévision n’apportent pas de gaieté. Manifestations à Paris, violences policières, trafic perturbé...
Quand on aborde le sujet de la réforme des retraites, les discours sont les mêmes. Ils sont tous pessimistes. Les jeunes pensent qu’ils n’auront pas de retraite. Les plus vieux sont lassés. (...)
"On n’aura pas de retraite, on va mourir au travail.", "Je pense rien de cette réforme. Je n’aime pas Macron. De toute façon, l’un ou l’autre, ce sera toujours pareil", conclut un sexagénaire.Si ces ruraux ne se mobilisent pas, ils assurent soutenir la grève.
Après une journée encore agitée, non pas dans les campagnes mais dans les grandes villes comme Paris et Nantes, cette réforme des retraites aura réussi au moins une chose : "sacquer" le moral des Français.