
Le weekend est tombé sur le mouvement social, comme l’éponge jetée sur un boxeur à terre. Mais ce n’est qu’illusion. Dès aujourd’hui, la protestation va se refaire entendre. Les raffineurs, les éboueurs, les étudiants, les routiers, certaines plateformes de la grande distribution, sont autant d’étendards qui remonteront au front de la contestation dès lundi.
Aucun préfet, aucune réquisition, ne sauraient mettre fin au tintamarre social qui va de nouveau déferler dans les rues mardi prochain. Certains se demandent à quoi sert désormais cette démonstration de force de la rue, attendu que la loi est votée dans les 2 Assemblées et que l’on ne voit pas bien qu’est-ce qui retiendra SARKOZY, lorsqu’elle sera définitivement adoptée, de la promulguer.
Certes, dans l’absolu rien ! Sauf que si nous nous résignons à accepter en l’état cette réforme, tant sur son fond que sur sa forme, nous devrons avec indolence consentir à d’autres atteintes de notre système social, que SARKOZY entreprendra dans la foulée. (...)
Cette prochaine étape c’est le PLFSS, projet de loi de financement de la sécurité sociale, qui enclenche de façon irréversible, l’accès aux soins à deux vitesses. Avec, comble de cynisme, le même objectif que celui poursuivi par la réforme des retraites, privatiser la couverture sociale, en offrant aux mutuelles cet immense marché. Mis à part que ceux qui ne pourront pas s’offrir une bonne mutuelle, ne pourront plus se soigner. (...)
Si l’on vit plus vieux, c’est précisément parce que le progrès social, (au plus des progrès de la médecine), a permis de travailler, moins et mieux. Nous allons donc régresser socialement, mais sans changer de modèle économique. (...)