
Le 20 avril a eu lieu une ratonnade au lycée Victor-Hugo à Paris. Une quinzaine d’agresseurs ont frappé « des noirs et des arabes ». Derrière cette jeunesse radicale se trouvent des mineurs très jeunes, âgés parfois de 15 ou 16 ans.
« Ils n’avaient ciblé et frappé que des noirs et des arabes », commente un policier. Le 20 avril dernier, après la sortie des cours au lycée Victor-Hugo, dans le 3e arrondissement de Paris, une quinzaine d’agresseurs ont attaqué des élèves. Les assaillants les ont cognés avec des béquilles et les ont gazés à l’aide de bombes lacrymogènes, criant des insultes racistes. Le 13 juin au petit matin, 12 d’entre eux ont été interpellés à leurs domiciles, comme le raconte le Parisien. (...)
StreetPress a eu accès au profil des agresseurs présumés, placés en garde à vue pour violences volontaires avec « trois circonstances aggravantes » : en réunion, avec arme et en raison de la race ou de la religion. Ils sont très jeunes. Sur les 12 interpellés, neuf ont entre 14 et 17 ans. Les trois autres ont 18, 20 et 24 ans. Parmi ces majeurs, Antonin C. et Pierre C. – qui ne sont pas de la même famille – sont également connus pour avoir fait partie du projet d’expédition punitive contre des supporters marocains lors du match France-Maroc, en décembre dernier. Le premier doit même être jugé en septembre prochain, aux côtés de figures de la mouvance d’extrême droite violente comme Marc de Cacqueray ou Paul-Alexis Husak. Quant à Louis N., 20 ans, il affiche ses sympathies pour le GUD et le parti Reconquête d’Eric Zemmour sur ses deux comptes Twitter.
La division Martel
Plusieurs indices laissent à penser que certains de ces jeunes feraient partie du groupuscule division Martel. Une bande nommée ainsi en référence au chef franc Charles Martel – grand-père de Charlemagne – qui a vaincu l’armée omeyyade à Poitiers en 732. « Une hybridation entre certains Zouaves et des militants identitaires », a pu détailler Libération à leur sujet. Ce groupe s’est notamment illustré le 29 avril en participant au rassemblement d’extrême droite contre l’accueil des réfugiés à Saint-Brévin-les-Pins (44) – dont le maire avait démissionné quelques jours plus tard (...)