Le Conseil des Organisations palestiniennes de Défense des Droits humains (PHROC) et le Réseau des ONG palestiniennes (PNGO) s’inquiètent de ce que, depuis le lancement de la vaccination contre la Covid-19 en décembre 2020, les autorités d’occupation israéliennes ont instauré une politique vaccinale discriminatoire, illégale et raciste, en ignorant totalement leurs obligations concernant la santé des Palestiniens.
Dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé (TPO), excepté Jérusalem-Est, les autorités israéliennes d’occupation ont réservé l’accès au vaccin à la population de colons juifs israéliens illégalement installés dans des colonies illicites, tout en refusant le vaccin à la population palestinienne. Selon les données collectées par l’Université d’Oxford, environ 1.99 million d’Israéliens, de citoyens palestiniens d’Israël et de Palestiniens de Jérusalem-Est occupée ont été vaccinés au 13 janvier 2021. Selon le Département des Affaires de Négociations de l’État de Palestine, il y avait au 9 janvier 2021 plus de 160 000 cas de contamination active dans l’État occupé de Palestine, y compris à Jérusalem-Est [1]. Au 13 janvier, 1814 Palestiniens étaient décédés de la COVID-19 en Palestine occupée.
En mars 2020, les responsables de dix Organismes du Traité des Nations unies sur les Droits humains ont émis une déclaration conjointe appelant les États en faisant partie à « adopter des mesures pour protéger le droit à la vie et à la santé et assurer l’accès aux soins à toute personne qui en a besoin, sans discrimination » [2].
Au nom de ces responsables, Hilary Gbedemah, présidant le Comité sur l’Élimination des Discriminations à l’encontre des Femmes, a mis en garde des États qui profiteraient de la pandémie de COVID-19 pour violer les droits humains. Elle a affirmé que « les États doivent prendre des mesures déterminées pour s’assurer que le sens de la solidarité s’impose, y compris par la protection contre le racisme, la xénophobie ou le développement de nationalismes débridés ». (...)
Israël a l’obligation de distribuer le vaccin à tous les Palestiniens sous son contrôle
Israël, en tant que puissance occupante du Territoire palestinien, c’est à dire la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, et la bande de Gaza, a l’obligation absolue d’assurer sa protection et de respecter le droit à la santé de la population protégée. L’article 55(1) de la Quatrième Convention de Genève établit le devoir d’Israël, puissance occupante, de s’assurer de la mise à disposition de fournitures médicales pour la population civile du TPO dans toute la mesure des moyens existant. (...)
Israël a l’obligation de distribuer le vaccin à tous les Palestiniens sous son contrôle
Israël, en tant que puissance occupante du Territoire palestinien, c’est à dire la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, et la bande de Gaza, a l’obligation absolue d’assurer sa protection et de respecter le droit à la santé de la population protégée. L’article 55(1) de la Quatrième Convention de Genève établit le devoir d’Israël, puissance occupante, de s’assurer de la mise à disposition de fournitures médicales pour la population civile du TPO dans toute la mesure des moyens existant. (...)
Depuis le début de l’épidémie COVID-19, Israël a rejeté ses responsabilités en ne protégeant pas les travailleurs palestiniens en Israël, les prisonniers palestiniens dans les centres de détention en Israël, en interdisant aux Palestiniens de la bande de Gaza l’accès aux soins médicaux et en négligeant systématiquement le système de santé à Jérusalem-Est. (...)
Le système de santé palestinien dans le TPO souffre de décennies de négligence délibérée, de dé-développement, et de fragmentation, ce qui entrave toute réponse efficace à la COVID-19. Les pratiques israéliennes qui, de longue date, bouclent les cités, les villes et les villages de Palestine et qui restreignent en permanence les accès et déplacements, sont la norme de la longue occupation militaire par Israël qui sape le droit des Palestiniens d’accéder au système de santé existant et de développer le leur.
Dans son rapport de 2018 sur le droit à la santé en Palestine, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a prévenu que le système de santé dans le TPO était fragile et fragmenté et qu’à Gaza la situation était précaire notant que « le blocus continu et les conflits successifs ont un impact dévastateur sur les facteurs sous-jacents qui contribuent à la santé et au bien-être ».
Au regard du droit international des droits humains, les Palestiniens des deux côtés de la Ligne verte ont droit au respect, à la protection et à la réalisation de leur droit d’obtenir le niveau le plus élevé possible de santé physique et mentale tel que stipulé dans l’article 12(1) du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (ICESCR). (...)
Le CESCR affirme de plus que, en application de l’obligation fondamentale qui leur est faite de satisfaire aux droits économiques, sociaux et culturels, les États doivent « prendre des mesures pour prévenir, traiter et contrôler les maladies épidémiques et endémiques ». Dans ses Observations Finales sur Israël de novembre 2019, le CESCR a exprimé une forte inquiétude (...)
La mise en place de la vaccination met en évidence la politique israélienne inhumaine, des actes d’apartheid
La fragmentation des Palestiniens en groupes administratifs distincts, séparés les uns des autres, afin de maintenir l’expansion coloniale israélienne constitue de l’apartheid et cela est mis clairement en évidence par la méthode raciste et structurellement violente par laquelle Israël restreint l’accès au vaccin pour des groupes palestiniens spécifiques, autres que ceux de Jérusalem-Est occupée. (...)
Amnesty International observe que « le programme israélien de vaccination contre la COVID-19 met en lumière la discrimination institutionnalisée qui définit la politique du gouvernement israélien à l’encontre des Palestiniens. Tandis qu’Israël se glorifie d’avoir le record de vaccination, des millions de Palestiniens qui vivent sous contrôle israélien en Cisjordanie et à Gaza ne recevront pas de vaccin ou ils devront attendre très longtemps - les vies israéliennes sont considérées comme plus importantes que les vies palestiniennes, il n’y en a guère de meilleure illustration ». (...)