
À l’occasion de la Journée internationale de l’accès universel à l’information, le 28 septembre, Reporters sans frontières (RSF) révèle ses 30 propositions pour le droit à l’information. Le Livre blanc, publié dans la perspective des États généraux qui se tiendront à l’automne en France, est tiré des assemblées citoyennes organisées lors de la tournée du #BusRSF dans 20 villes et villages.
Issu d’une expérience collective inédite, le Livre blanc pour le droit à l’information récapitule les attentes exprimées par les Français et formule des propositions concrètes sur la base de la tournée du #BusRSF. Ce rapport de 32 pages est tiré de réunions mêlant des citoyens de toutes sortes, journalistes ou non, fondées sur une méthodologie innovante, sur la base de scénarios relevant du design prospectif. Les Français étaient incités à formuler leurs observations mais surtout à proposer des solutions. “Renouer avec la confiance suppose de renforcer les exigences du journalisme non pas au motif d’expier des fautes ou se soumettre à une vindicte populaire, mais parce que notre utilité sociale se mesure à notre contribution au droit à l’information”, explique le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, dans son avant-propos. (...)
La première des 30 recommandations porte sur la constitutionnalisation du droit à l’information, dans un contexte où la liberté d’opinion et d’expression est remise en cause du fait du chaos informationnel et du potentiel de manipulation sans précédent favorisé par les nouvelles technologies. RSF souhaite élever la lutte contre la désinformation au rang de grande cause nationale (proposition 3) et appelle de ses vœux le New Deal pour le journalisme (proposition 6), permettant de garantir un financement public et privé pour assurer l’avenir de la fonction sociale du journalisme. Créer des pôles d’excellence régionaux (proposition 24) et décentraliser le travail journalistique (proposition 27) apparaissent également comme deux idées prometteuses. (...)
Pour animer les Assemblées citoyennes, RSF a fait appel à la société onepoint qui a utilisé la méthodologie du design prospectif, permettant aux participants de se projeter dans des scénarios futuristes. Les citoyens ont ainsi pu s’interroger sur :
- la mise en place d’une carte d’utilité publique, une nouvelle forme d’accréditation pour les créateurs de contenu ;
- le vote sur la ligne éditoriale des médias ;
- l’usage de l’intelligence artificielle dans la détection des fake news ;
- l’impact carbone de la consommation des contenus ;
- le phénomène d’infobésité.
10 propositions majeures pour le droit à l’information
- Constitutionnaliser le droit à l’information
- Faire de la lutte contre la désinformation la grande cause nationale
- Instaurer un système de protection des démocraties au niveau européen
- Favoriser l’émergence d’entreprises à mission dans les médias
- Mettre en place un Pass Médias pour les jeunes de 15 à 24 ans
- Mettre en avant les informations dignes de confiance sur les plateformes
- Développer les interactions entre les journalistes et les citoyens
- Faire du 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, la “fête des Médias”
- Décentraliser le traitement de l’information
- Favoriser le journalisme constructif pour dépasser la négativité
(...)