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Quinze ans de prison pour le poète qatari Mohamed al-Ajami
Article mis en ligne le 27 février 2013

Depuis l’arrestation du poète en novembre 2011, les militants pour la défense de la liberté d’expression n’ont eu de cesse de dénoncer l’hypocrisie du Qatar et de réclamer la libération du détenu. Tandis que Mohammed al-Ajami avait initialement été condamné à la prison à vie, au motif de « critiques contre l’émir et incitation à la révolte », sa peine a été réduite en appel ce lundi à quinze années de prison. Son avocat a annoncé après le verdict qu’un recours serait déposé devant la Cour suprême de l’émirat du Golfe.

Si le Qatar n’a pas connu la vague de protestation qui a secoué le monde arabe en 2011, son gouvernement avait pris à l’époque position en faveur des révolutions en Egypte, en Tunisie, en Libye et au Yémen qui ont conduit aux chutes de quatre dictateurs. Pourtant la liberté d’expression reste restreinte dans le pays, et l’opposition politique ne dispose d’aucune organisation.

Mohamed « Ibn al-Dheeb » al-Ajami avait composé Tunisisan Jasmine (le jasmin tunisien) en janvier 2011, parmi d’autres poèmes critiques à l’égard des politiques du Golf et soutenant les soulèvements du Printemps arabe, ce qui lui avait valu un premier procès à huis clos.

Et le Qatari, qui a notamment dénoncé la monarchie absolue et ses « cheikhs jouant sur leurs PlayStations », avait été condamné il y a trois mois à une peine d’emprisonnement à perpétuité. Mais l’accusé et son avocat estiment que dans la mesure où il n’existe aucune preuve qu’il ait récité ses poèmes en public, on ne pouvait le considérer coupable d’incitation à la révolte.

Comme le rapporte Reuters, le poète s’est défendu ce lundi à l’énoncé de la sentence, clamant « Il n’y a pas de loi pour ça ! » avant de se faire reconduire derrière les barreaux par la garde. (...)