
Après les troubles qui ont secoué la Grande-Bretagne au début du mois d’août, la justice entre en action. Et elle n’y va pas de main morte. Un tribunal de Chester vient de condamner deux jeunes Britanniques à quatre ans de prison pour incitation aux troubles par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Une sentence d’autant plus lourde que les appels des deux internautes n’avaient pas été suivis, selon le quotidien The Guardian.
Agé de 20 ans, Jordan B. avait créé sur le réseau social un « événement », intitulé « Smash down ». Il appelait ses acolytes à le retrouver dans sa ville de Northwich dans la nuit du 8 août, « mais personne à part la police, qui surveillait la page, ne s’est présenté au point de rendez-vous devant le restaurant McDonald’s », raconte le journal. La police a pourtant procédé à son arrestation.
L’histoire de Perry S.-K., 22 ans, n’est guère plus brillante. Le 9 août, il crée la page Facebook « The Warrington riots » [« Les émeutes de Warrington », NDLR], qu’il désactive le lendemain, se remettant d’une gueule de bois. Quatre cents de ses contacts y ont eu accès, mais aucun désordre n’en a découlé. La Cour a pourtant estimé que cette page avait créé un vent de panique sur la ville. (...)
Ces décisions ont été diversement commentées outre-Manche. Si les associations de défense des droits civiques estiment ces sentences disproportionnées, les autorités applaudissent des deux mains (...)
A la lumière de ces événements, certains souhaiteraient que les pouvoirs publics puissent demander la suspension de services communautaires lorsqu’ils sont utilisés dans des troubles. Ceux-là ont peut-être déjà oublié que ces mêmes réseaux sociaux ont été loués pour le rôle qu’ils ont joué dans la révolution tunisienne.(...) Wikio