
Ce lundi 29 avril, quatre gilets jaunes étaient jugés en comparution immédiates au tribunal de grande instance de Lyon suite à la manif du 27 avril. Dans l’enceinte judicaire lyonnaise, le nouveau délit de dissimulation du visage créé pour condamner encore plus lourdement les manifestants fait un tabac auprès des magistrats : trois prévenus sur quatre ont été interpellé et sont jugés pour ce nouveau délit liberticide. Récit d’une justice au service de la police.
Affaire n°1
Un homme, interpellé dans la manifestation gilet jaune au niveau de l’Université est poursuivi pour dissimulation du visage, rébellion et outrage. Il aurait traité des policiers de « gros bâtards ». la dissimulation du visage est constituée par le port de lunette de piscine, d’un masque de chantier et d’une capuche. Le gilet jaune a fait la route depuis Annemasse pour manifester.
Juge : « Les faits interviennent dans le cadre de la manifestation de samedi dernier alors que la manifestation dite des gilets jaunes se trouvait vers le pont de l’Université à 16h40. Vous avez été interpellé parce que vous avez été repéré comme ayant dissimulé votre visage. Le gendarme qui vous a interpellé, dit qu’ils avaient pour mission de faire barrage au niveau du pont. Ils ont aperçu un homme masqué et ont reçu l’ordre de vous interpeller. Vous vous êtes débattu avec virulence. Ils ont quand même réussi à vous mettre sur le ventre malgré votre virulence. Aucun coup n’a été porté par les policiers disent les policiers. Aujourd’hui qu’est-ce que vous avez à dire ? »
Prévenu : « Je reconnais que j’aurais pas dû dire le mot déplacé. C’est arrivé très vite, comme un réflexe. Ils m’ont fait une clef de bras, j’ai cru qu’ils allaient me casser le bars. Et puis quand ils disent que j’ai été virulent. Je fais 1m60 et 50 kilos tout mouillé, je vois pas trop comment j’aurais pu leur résister. Moi j’ai toujours défilé de manière pacifique, le masque c’était pour me protéger des gazs et la capuche c’est parce qu’il pleuvait samedi. »
Procureur : « Alors les policiers outragés ne sont pas là pour se porter partie civile. Et je vais vous dire pourquoi ils ne sont pas parties civiles : parce que le lundi ils bossent ! Quand on se balade avec le visage dissimulé c’est pour en découdre. Qu’on vienne pas me dire aujourd’hui que les gaz sont envoyés sauvagement. (...)