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Quand les rescapés de l’Ocean Viking témoignent
Article mis en ligne le 23 octobre 2019

Raconter l’indicible. C’est ce que les rescapés secourus par l’Ocean Viking au cours de sa troisième mission ont fait, une fois mis en sécurité à bord du navire. Ces femmes, ces hommes mais aussi ces jeunes enfants voyagent pour certains seuls, ont perdu leur famille pour d’autres et certains ont préféré risquer de se noyer en Méditerranée plutôt que de tenter de survivre en Libye.

L’indicible raconté par les rescapés

« L’humain, en Libye c’est un moyen d’échange. On m’a vendu pour 2000 dinars. Mourir en mer c’est plus facile que de vivre en Libye. » C’est en ces termes que Samuel*, un ivoirien de 23 ans, s’est confié aux équipes de SOS MEDITERRANEE et de Médecins sans Frontières (MSF) à bord de l’Ocean Viking. Samuel fait partie des 104 rescapés qui ont été secourus le 18 octobre 2019. Nombre d’entre eux témoignent des souffrances terribles qu’ils ont vécues en Libye et durant leur tentative pour fuir par la mer.

Anaïs*, jeune fille de 15 ans originaire de Côte d’Ivoire, a raconté à nos équipes à bord du navire : « On a essayé de traverser la mer en août. Deux enfants de 3 et 4 ans et deux femmes d’environ 30 ans sont morts pendant le trajet. Il n’y avait plus d’eau, plus de nourriture, c’est là que les enfants sont morts. Et on était trop serrés, l’une des femmes est morte étouffée. L’autre aussi, elle est morte étouffée pendant la nuit. Quand le soleil s’est levé, on a vu qu’elle n’était plus [en vie]. Après quatre jours en mer, les [garde-côtes] libyens sont venus nous chercher et nous ont enfermés en prison**, moi, ma mère, mon petit frère et ma sœur ».

Au-delà de ces récits effroyables, le jeune âge de nombreux rescapés est saisissant. En effet, sur 104 personnes secourues vendredi dernier, 41 sont des mineurs, dont 76 % sont non-accompagnés. Des jeunes hommes, mais aussi de très jeunes femmes, qui se retrouvent livrés à eux-mêmes préférant risquer leur vie plutôt que de subir des sévices qui relèvent de l’inimaginable.

Des personnes livrées à elles-mêmes en Libye comme en mer (...)