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Quand la petite histoire des projets d’infrastructures bégaie...
Article mis en ligne le 11 septembre 2020
dernière modification le 10 septembre 2020

NDDL, Sivens, Roybon, aucune leçon ne semble avoir été tirée de ces cas d’école, ni par le gouvernement ni par les élus locaux. Nouvel exemple avec la déviation de Beynac.

(...) En 2014, après la mort de Rémi Fraisse, sur le site du barrage projeté de Sivens, le gouvernement avait mis en place une commission chargée de comprendre comment on pouvait avoir une résistance locale à certains projets d’infrastructure alors que les procédures administratives avaient été respectées. Engagée contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, j’avais alors coordonné le témoignage devant cette commission de douze mouvements d’opposition à divers projets ( routes, aéroport, lignes ferroviaires, barrage, center parc etc). Nous avions expliqué qu’une partie du problème résidait dans le décalage entre l’autorisation administrative permettant le début des travaux et la réponse judiciaire sur la légalité qui pouvait intervenir tard, beaucoup trop tard, après la destruction d’une zone naturelle par ex et/ou la construction au moins en partie du projet. Nous avions proposé que les travaux ne puissent commencer avant la fin des recours juridiques, toute en prescrivant un délai raisonnable pour que la justice tranche. On nous a chaleureusement félicités et remerciés pour notre prestation, mais aucune de nos propositions n’a été retenue. (...)

Et c’est ainsi que la vie continue à ce jour, hélas...puisqu’on ne sait pas réformer nos procédures défaillantes. Sur NDDL, l’État a fort heureusement renoncé au projet avant la décision du Conseil d’État qui nous a finalement donné raison ( décision passée quasiment inaperçue) et avant l’effondrement actuel du trafic aérien.

La carte de France des projets bloqués ou retardés présentée pages 1 et 2 du bulletin spécial de G. Peiro veut surtout accréditer une idée entendue mille fois du côté des bétonneurs « en France on ne peut rien faire », mais elle confirme ce décalage qui devrait être réformé de toute urgence. (...)