
Et si la riposte face à Elon Musk venait de la concurrence ? En effet, le créateur de Twitter planche sur un réseau social flambant neuf qui pourrait être lancé à grande échelle très prochainement.
Une phase de tests vient tout juste de débuter.
En 2021, Jack Dorsey, le cofondateur de Twitter, quittait la plateforme à l’oiseau bleu. Il avait alors été remplacé par Parag Agrawal, qui vient d’être licencié par Elon Musk. Alors que le patron de Tesla vient d’acquérir le réseau social pour la bagatelle de 44 milliards de dollars, il compte faire table rase du passé en licenciant environ 75 % du personnel. Les principaux dirigeants, dont Agrawal faisait partie, ont déjà pris la porte. (...)
C’est dans ce contexte relativement tendu qu’un nouveau réseau social pointe le bout de son nez. Dirigé par Dorsey en personne, Bluesky prépare le terrain pour son lancement mondial. Le site a pour objectif d’offrir « une nouvelle base pour les réseaux sociaux ». Bluesky se veut plus flexible que ses concurrents. Sur ce réseau, les utilisateurs seront en mesure de personnaliser leur expérience, et les développeurs pourront « construire » librement via les outils fournis.
Un futur poids lourd ?
Fondé sur la blockchain, Bluesky n’a pas encore formellement pris son envol. Mais les choses se sont justement accélérées lorsque ce cher Elon Musk a pris les commandes de Twitter (simple coïncidence ?). Ainsi, la plateforme accepte désormais les utilisateurs inscrits au programme bêta. Le 20 octobre dernier, 30 000 d’inscriptions sur la liste d’attente avaient été recensées en seulement deux jours. Un petit engouement très encourageant.
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Reste à voir si cette initiative sera couronnée de succès face aux mastodontes déjà bien en place. Mais puisque la prise de pouvoir d’Elon Musk est loin de faire l’unanimité, certains utilisateurs pourraient partir à la recherche d’un espace moins tumultueux que Twitter. Dorsey aura peut-être une carte à jouer à ce moment-là.
🔴 INFO - #ReseauxSociaux : Le fondateur de #Twitter, Jack #Dorsey développe un nouveau réseau social #blueskysocial. Un programme qui doit permettre la portabilité des comptes utilisateurs, mais aussi rendre effective l’interopérabilité entre les réseaux sociaux. pic.twitter.com/SdjjFV7nw3
— FranceNews24 (@FranceNews24) November 1, 2022
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Jack Dorsey est un véritable passionné de ce que l’on appelle le Web3. En d’autres termes, il s’agit de la prochaine version de l’Internet. Un monde numérique qui tire ses fondamentaux de la blockchain et des cryptomonnaies. Or, la décentralisation est le maître mot du Web3. (...)
Le cofondateur de Twitter développe ce qu’il appelle un « protocole de transfert identifié », ou protocole AP. Un programme qui doit permettre la portabilité des comptes utilisateurs, mais aussi rendre effective l’interopérabilité entre les réseaux sociaux. Mieux encore, le protocole accorde à l’utilisateur le choix des algorithmes utilisés. Autrement dit, l’utilisateur a le contrôle absolu de ce qu’il voit.
Décentraliser pour laisser l’utilisateur aux commandes
Pour l’équipe de Bluesky, l’identité numérique est propre aux utilisateurs et ne doit pas entrer en possession des entreprises derrière les réseaux sociaux. D’où l’intérêt de la portabilité des comptes : en cas de désaccord, vous partez avec vos données. Selon le développeur Sylvain Sorel, c’est également pour cela que l’interopérabilité est importante. En effet, c’est cette fonctionnalité qui rend possible le fait de passer librement d’un réseau à l’autre.
D’un point de vue purement technique, Bluesky est donc un système décentralisé. C’est-à-dire que les utilisateurs peuvent décider d’installer leur propre réseau social. Chez un hébergeur lambda, ou via leurs propres moyens. En ce qui concerne la gestion de l’identité des utilisateurs, les contours sont encore flous. (...)
Reste à voir s’il tient de l’utopie, ou si Jack Dorsey s’apprête véritablement à secouer les fondations mêmes des réseaux sociaux.
– Retour de Vine, vérification payante, modération : ce qu’Elon Musk prévoit de changer sur Twitter
Le nouveau propriétaire du réseau veut générer plus de revenus et, pour cela, il entend s’appuyer sur l’une des fonctionnalités les plus iconiques de l’oiseau bleu : la vérification. Ce dimanche 30 octobre, le milliardaire a d’ailleurs indiqué dans un tweet que « l’ensemble du processus de vérification est en train d’être réorganisé en ce moment même ». Concrètement, l’option deviendrait payante.
Selon The Verge, cela implique une modification de la formule Twitter Blue. Pour rappel, il s’agit d’un abonnement optionnel qui n’est disponible qu’aux États-Unis. Pour 4,99 dollars par mois, Twitter Blue permet aux utilisateurs de débloquer de nouvelles fonctionnalités. Ce que veut Elon Musk, c’est modifier cet abonnement pour y inclure la vérification. Et, donc, le rendre plus cher. Dans les faits, Twitter prévoit de facturer 19,99 dollars pour le nouveau Twitter Blue. Les utilisateurs vérifiés auraient ensuite 90 jours pour s’abonner ou perdre leur coche bleue. Tel l’homme pressé qu’il est, le Chief Twit a notifié ses nouveaux employés, qui travaillent sur le projet, qu’ils doivent respecter la date limite du 7 novembre. Si la fonctionnalité n’est pas prête à temps, ils seront licenciés. (...)
Décisions à huit-clos
L’un des points qui inquiète le plus dans le rachat de Twitter, c’est l’obsession d’Elon Musk pour la liberté d’expression à tout prix. Le milliardaire veut modifier la politique de modération de Twitter en profondeur. Notamment en assouplissant les règles générales et en limitant les interdictions permanentes. Ces déclarations inquiètent. Elon Musk le sait et se veut donc rassurant. Pas question d’effrayer les investisseurs. Alors, le Chief Twit a annoncé la création d’un « Conseil de la modération ».
Dans les faits, il s’agit surtout d’un message à destination des annonceurs. Une manière de leur assurer que leurs publicités ne seraient pas diffusées à côté de tweets offensants. (...)
Difficile de savoir avec exactitude vers quelle direction se dirige Twitter. Ce qui est certain en revanche, c’est qu’Elon Musk va devoir ralentir la cadence s’il veut éviter à sa nouvelle entreprise un déraillement dans les règles.