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Greek Crisis
Pseudologies troïkannes ultimes
Article mis en ligne le 21 janvier 2015

L’espoir est en route. Pour une fois le slogan exprime tout simplement la réalité. Le parti de la Gauche radicale a ainsi installé son grand kiosque au centre-ville d’Athènes aux couleurs de l’espoir. L’image est forte, Alexis Tsípras, un soleil alors radieux, en plus... du sans-abri du coin, la tête baissée... assis pourtant si près de l’espoir et de sa route et toutefois si loin. Presque toute la Grèce du moment est contenue dans cette image.

(...) C’est le moment opportun ou jamais, et tout le monde sait combien la distance est courte, entre une victoire SYRIZA “simple” et acquise déjà, et sa réussite lui permettant enfin de gouverner en disposant d’une majorité d’élus au Parlement.

Or, on réalise que la réponse à cette dernière question se fabrique en ce moment même dans les rues et dans les quartiers d’Athènes et du pays... neurone après neurone. L’influx nerveux de la victoire SYRIZA (relative ou éclatante) se concrétise, autant que sa sociologie, plus large que jamais. (...)

Le contexte, est donc à la fois grave et heureux. L’ouverture soudaine, au-delà du prévisible imposé par les politiques criminelles de la bande connue des usurpateurs méta-démocrates, est fort perceptible. Sauf, qu’elle se réalise plutôt à travers une impulsion relativement muette, sans trop de mimodrames de la part des lieux et des dieux grecs. Ces derniers sont fatigués et pour tout dire meurtris. Et c’est alors un cas d’école, que d’observer combien l’escroc (politique) Antonis Samarás n’a plus tellement prise avec la réalité lorsqu’il déclare par exemple que “SYRIZA au pouvoir, sera synonyme de la destruction de la classe moyenne”. Les Grecs en rigolent.

Samarás alors encore aux affaires pour très peu de temps, et dont les services du bureau de Premier ministre, viennent de passer commande (à trois semaines des élections), d’un destructeur de documents (reportage de la radio 105,5 “Sto Kókkino”, le 20 janvier). Urgences tellement certaines... à faire passer en bandelettes, et en même temps cependant, certaines gesticulations on dirait “mafieuses” de sa gouvernance, à moins de cinq jours du scrutin. (...)

D’après Nadia Valaváni (et selon de nombreux analystes et penseurs de notre temps), le capitalisme du XXIe siècle, redevient celui du pur rapt et du vol alors très violents : usurpation des biens, des êtres, des libertés et des pays, comme désormais (dès lors en Occident puisque cela est fort pratiqué depuis toujours ailleurs, à travers la planète), étant sa seule manière de donner suite à sa... perte et si cela ne change pas, la nôtre. Une première expérimentation du modèle actuel de la Troïka en Europe fut, comme le souligne Nadia dans son livre, celui si tragiquement introduit jadis par le 11 septembre (1973) au Chili.

Et quant au reste du si pauvre et vaste monde, il a été aussi rappelé lors de la présentation de cet ouvrage, que les premières mesures adoptées par l’administration américaine en Irak (sous Bush), furent très précisément, les privatisations, l’interdiction de l’action syndicale, ainsi que la dévaluation intérieure de la monnaie comme celle des salaires. En somme, toutes ces “reformes” lesquelles ont été identiquement adoptées en Grèce, non pas sous la pression des chars d’assaut, et pourtant sous la violence écrasante des... panzers économiques de l’Allemagne actuelle, faisant ainsi usage du levier bien commode de la dette publique. (...)

Enfin, lors de la présentation du livre de Nadia Valaváni, Panagiótis Lafazánis, porte-parole SYRIZA et chef de la Mouvance Gauche au sein du parti, a répété sa volonté de faire disparaître le mémorandum, de même que plus d’une grande partie de la dette grecque. Car cette dernière n’est en effet que l’arme de destruction (et le prétexte) de la guerre faite aux sociétés et aux pays lorsqu’on n’utilise pas les autres moyens.

C’est autant plus vrai, que du côté de la Nouvelle démocratie c’est la panique. Déjà, de nombreuses voix en Grèce (et pas uniquement Syrizistes), s’élèvent pour exiger dans le cas d’un vrai changement politique à travers un renouveau démocratique, le jugement des responsables politiques ayant délibérément pu commettre certains crimes potentiellement prouvés. (...)

“Dieu, c’est l’amour”, peut-on lire sur un mur près du marché central d’Athènes, tandis qu’aux dernières nouvelles, un acteur du Théâtre national s’est suicidé avant-hier, il rencontrait certaines difficultés financières. Ce dernier reportage est alors passé inaperçu sous le flot de l’autre grande actualité politique, très dense en ce moment.

L’espoir est en route. Pour une fois, le slogan exprime tout simplement la réalité... ou presque.