Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
le Figaro
Protection de l’enfance : le manque de moyens asphyxie les travailleurs sociaux
Article mis en ligne le 9 juin 2022

La France compte 1,3 million de travailleurs sociaux selon les derniers chiffres du service statistique des ministères sociaux qui datent de 2018.

Manque de places dans les structures d’accueil des enfants, surcharge administrative, effectifs insuffisants : les conditions de travail dans le secteur de la protection de l’enfance ne cessent de se dégrader, aggravant la prise en charge des plus vulnérables.

« S’il n’y a pas plus d’embauches et qu’on ne revalorise pas notre métier, tout va s’écrouler. On ne dénonce pas seulement nos bas salaires mais surtout le manque de moyens sur le terrain » (...)

Le 2 juin, les travailleurs sociaux ont organisé plusieurs rassemblements à travers la France pour dénoncer la situation « désastreuse » dans laquelle ils exercent leur métier. (...)

« Les cadres institutionnels actuels nous poussent à être maltraitants. On dédie des journées entières à la paperasse, on chronomètre presque nos rendez-vous et on se retrouve à envoyer des jeunes de 15 ans dans des hôtels par manque de place dans nos structures », abonde Lyes Louffok, ancien enfant placé, militant des droits de l’enfant et membre du Conseil national de la protection de l’enfance.
Un SDF sur quatre est un ancien enfant placé

Les dysfonctionnements se font notamment sentir dans le suivi des jeunes majeurs. (...)

« On est en mai et je vois encore tous les jours des jeunes de 18 ans qui sont mis dehors et des collectivités territoriales qui s’affranchissent de la loi », s’agace Lyes Louffok. « Les départements ne peuvent plus mettre les jeunes à la rue le jour de leur majorité mais il n’y a aucune garantie de temps d’accompagnement ». (...)

« On gère des situations lourdes et stressantes. Pour les jeunes qui sont placés dans des hébergements personnels ou à l’hôtel, on est les seuls à les suivre, sauf qu’on est déjà débordés. Si eux ne se manifestent pas, on peut les oublier », déclare Florence Pik, qui accompagne des jeunes adultes ayant obtenu un « contrat jeune majeur ». Ces contrats, gérés par les départements et donc susceptibles de disparité selon les endroits, visent à accompagner les jeunes, vulnérables, de 18 à 21 ans. Mais force est de constater que cet accompagnement est largement insuffisant, ou inadapté (...)