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Projet de fusion entre métropoles et départements
Article mis en ligne le 1er octobre 2018

Johanna Rolland, maire (PS) de Nantes, va participer lundi à l’Elysée à une réunion avec quatre autres présidents de métropoles et le président Emmanuel Macron. Le projet polémique de fusion de certaines métropoles (dont Nantes) avec les départements sera abordé.

L’exécutif, qui avance à pas feutrés, souhaiterait développer le modèle lyonnais : cas unique en France, le conseil départemental du Rhône a accepté de céder ses prérogatives sur le périmètre de la métropole au Grand Lyon pour gagner, disent les promoteurs du projet, en efficacité, éviter les "doublons" et faire des économies.

Johanna Rolland a déjà rencontré le chef de l’Etat cet été à ce sujet
Les présidents des métropoles de Lille, Nice, Bordeaux, Toulouse et Nantes (toutes de plus de 500 000 habitants) ont déjà participé le 2 août à une première réunion, à l’invitation d’Emmanuel Macron "très pro actif sur le sujet" (dixit une source proche du maire de Nantes), et en présence également des ministres de la Cohésion des Territoires Jacques Mézard, opposé à cette réforme, et de l’Intérieur Gérard Collomb, ancien maire de Lyon qui, lui, y est favorable. (...)

le président du conseil départemental de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, socialiste lui aussi, ne se prive pas de dire tout le mal qu’il en pense. Le 10 septembre, il a écrit, avec les présidents des départements de Gironde, Nord, Alpes-Maritimes et Haute-Garonne, au chef de l’Etat pour exprimer des réserves fortes : "la perspective d’une réforme des métropoles calée sur le seul « modèle lyonnais », au détriment des départements dans leurs compétences et périmètres actuels, nous paraît contenir le risque irrévocable d’accentuer davantage les fractures territoriales".

Le président du département de Loire-Atlantique opposé à une fusion
Philippe Grosvalet, sur France Bleu Loire Océan le 17 septembre, est allé plus loin encore, parlant de "menace pour l’avenir du département de la Loire-Atlantique". Et ajoute : "ça ne simplifie pas le mille feuilles administratif, ça le complexifie ! C’est une scission, on enrichit les plus riches [les métropoles], on laisse les plus pauvres se débrouiller entre eux [les territoires ruraux]. Quant au modèle de Lyon, rien ne prouve que ça marche et que ça coûte moins cher." Regrettant "des rencontres à huis-clos, dans des salons feutrés, pour décider de l’avenir de nos territoires", Philippe Grosvalet demandait alors que les présidents de conseils départementaux soient associés aux discussions.(...)

Ce jeudi, un des principaux adjoints de Johanna Rolland à la mairie de Nantes, le communiste Aymeric Seassau, a en tout cas apporté publiquement son soutien à Philippe Grosvalet : "nous ne voulons pas d’une France à deux vitesses avec des institutions pour les « super urbains » et des institutions pour « les autres »", écrit le secrétaire départemental du PCF de Loire-Atlantique. Un élu socialiste, Jérôme Alemany, conseiller départemental à Nantes (canton de Nantes 4), lui a emboîté le pas : "faire absorber par les métropoles les compétences des départements et la fiscalité qui y est perçue, pour laisser les territoires périurbains et ruraux se débrouiller entre eux, ça n’est pas ma conception de la solidarité ni de l’équité."