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Libération
Procès de l’abattoir du Vigan : « Pas de chance, on a été filmés »
Article mis en ligne le 24 mars 2017

Le procès de trois employés de cet abattoir du Gard est l’occasion de juger, pour la première fois, des actes de cruauté pratiqués dans ce type d’établissement. Les vidéos, édifiantes, avaient été révélées par l’association L214.

D’ordinaire, la mise à mort des 3 millions d’animaux d’élevage tués chaque jour en France se déroule loin des yeux (et des cœurs), derrière les murs épais des abattoirs. Mais ce jeudi, les images de panique et de douleur, ainsi que les cris des animaux au seuil de la mort inondent la salle d’audience du tribunal correctionnel d’Alès, pleine à craquer. Bienvenue dans le premier procès pour cruauté dans un abattoir français.

Le scandale éclate en février 2016, lorsque l’association L214 diffuse des images volées dans l’abattoir du Vigan, une commune cévenole située au nord de Nîmes. Comme le résume Brigitte Gothière, cofondatrice de L214, c’est, sur le papier, un abattoir rêvé : de petite taille, certifié bio, il s’inscrit dans des circuits courts, approvisionne des boucheries locales, garantit de faibles cadences d’abattage…

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Mais les images tournées entre juin 2015 et février 2016 révèlent une vérité quelque peu différente. Des employés rient à gorge déployée en torturant un mouton à l’électricité. Un cochon mal « étourdi » n’en finit plus d’agoniser. Des porcelets sont violemment malmenés, ou excités à coups d’aiguillon électrique sur la tête. Des vaches donnent des signes de reprise de conscience sur la chaîne d’abattage… (...)