
À quelques mois de la présidentielle, la couverture de la rentrée politique dans les médias fait craindre une nouvelle fois que les reportages et les émissions se résument à donner la parole aux seules idées de l’UMP et du PS, aux seuls économistes libéraux et aux petites phrases accrocheuses ouvrant les 20h.
(...) Nous sommes en train de revivre le cauchemar du traitement du débat sur le Traité Constitutionnel Européen, où tous les médias nous avaient abreuvés de la nécessité de voter « oui », avant de se retrouver bien marris le soir du résultat ; nous sommes en train de revivre le même cauchemar que pour la présidentielle de 2007, où, l’année 2006 ayant vu Sarkozy passer 538 fois sur les antennes bientôt rejoint par Ségolène au hit-parade des reportages, nous n’avions pas obtenu de débats pluralistes avant le 1er tour, malgré la pétition lancée par des journalistes de l’audiovisuel public, signée par 11.000 citoyens !
Et les autres, du PCF au NPA, les oubliés du service public ? (...)
quand donc France télévisions permettra-t-elle, comme l’affirme encore le Directeur de l’information, de « donner les clefs et les moyens au téléspectateur de faire ses propres choix » ? (...)
Durant ces dernières semaines on a même découvert qu’un nouveau « pigiste » avait été engagé par France télévisions, puisqu’on le retrouvait tous les soirs sur France 2 et France 3 pour nous seriner ses éternelles analyses néo-libérales ! (...)
Comme si les « économistes atterrés », les économistes d’ATTAC ou des partis de la gauche anti-libérale n’existaient pas. (Ce n’est pourtant pas faute d’avoir interpellé depuis des mois les Directeurs de l’information successifs, et, à leur demande : « c’est vrai on prend toujours les mêmes parce qu’ils sont de bons clients, mais si tu en connais d’autres… », leur avoir remis une longue liste d’économistes ne se coulant pas dans la logique libérale… sans en voir un seul invité depuis !) (...)
Alors, comme en 2005, 2006 et 2007, les journalistes de l’audiovisuel public attachés au pluralisme, exigent pour 2012 des Directions de l’information, qu’elles respectent la Constitution et les missions du service public.
Ils n’hésiteront pas pour cela à intervenir dans les conférences de rédactions, et si cela ne suffisait pas, à en appeler à la mobilisation des téléspectateurs-citoyens.
(...) Wikio