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Près de 650 migrants abandonnés dans le désert libyen rapatriés en Tunisie, deux morts retrouvés côté algérien
#exiles #migrants #Tunisie #Sfax #racisme
Article mis en ligne le 12 juillet 2023
dernière modification le 11 juillet 2023

Abandonnés la semaine dernière par les autorités tunisiennes dans le désert à la frontière tuniso-libyenne, environ 650 migrants ont finalement été ramenés vers les villes de Médenine et Ben Guerdane, dans le sud de la Tunisie. Mais une centaine d’autres, abandonnés en petits groupes dans le désert algérien, ont toujours besoin d’une aide urgente. Deux corps ont été retrouvés dans le désert de Hazoua.

Récupérés par les autorités tunisiennes, les exilés ont été transférés à Ben Guerdane, Tataouine et Médenine. "Un groupe se trouve à Médenine, au niveau d’un lycée gardé par les forces de sécurité", a précisé la responsable de HRW. (...)

Un correspondant de l’AFP a vu arriver un autre contingent à Ben Guerdane, hébergé là aussi dans un lycée sous contrôle des forces de sécurité. Une douzaine de personnes épuisées et déshydratées ont dû être hospitalisées dans cette ville, et d’autres ont été emmenés en autocars à Tataouine et Gabès, selon des médias locaux.

Jusqu’à présent, ces personnes, dont des femmes et des enfants, survivaient sans eau ni nourriture, dans la zone désertique, chassés par les autorités tunisiennes de la ville de Sfax.

Deux morts dans le désert algérien

Les ONG s’inquiètent désormais du sort de dizaines d’autres migrants repoussés de l’autre côté de la Tunisie, vers la frontière algérienne. Déjà deux corps ont déjà été retrouvés. (...)

Environ 200 personnes toujours en attente d’aide

Selon HRW, ils seraient au moins 150 à 200 migrants quelque part dans le désert, sans eau, ni nourriture. "C’est l’urgence du moment", a encore déclaré Salsabil Chellali. "Ces personnes risquent leur vie si elles ne sont pas immédiatement secourues". (...)

Selon Alarm Phone, leur vie est effectivement en jeu. "Nous sommes toujours en contact avec les personnes à la frontière #Algerian", a tweeté le collectif lundi. "Ils n’ont toujours pas accès à la nourriture, à l’eau et à un abri et ils ont peur d’être arrêtés par la police et repoussés dans le désert".

Ces migrants sont dispersés en petits groupe d’une dizaines de personnes dans le désert, d’où la difficulté à les localiser. (...)

"Ils ont tous été arrêtés à Sfax après avoir été expulsés de leurs maisons ou arrêtés dans la rue. Ils ont tous parlé de violences au moment de leur arrestation". (...)

"S’il vous plaît aidez-nous, si vous pouvez envoyer la Croix rouge ici, aidez-nous sinon on va mourir, y a rien ici, y a pas à manger, y a pas d’eau", a témoigné par téléphone à l’AFP Mamadou, un Guinéen. Lui et une trentaine de personnes se trouvent dans une zone désertique près du village algérien de Douar El Ma, à deux pas de la frontière tunisienne. (...)

La ville est toujours en proie au chaos. Des dizaines de migrants ont été agressés par des jeunes Tunisiens et ont vu leurs maisons saccagées. "Ils sont tous devenus fous, et ils agressent des Subsahariens", a témoigné Mohamed*, un Gambien de 24 ans. "Les commerces refusent de nous vendre de la nourriture, je n’ai rien mangé depuis deux jours".

"Des Tunisiens sont entrés chez nous. Ils étaient équipés de bâtons et de machettes", a raconté de son côté Omar*, un autre Gambien, de 20 ans. "On est partis en courant, on avait peur car ils frappent les Noirs et volent leurs affaires. On peut aussi se faire tuer".

L’atmosphère xénophobe à l’égard de ces migrants s’est rapidement répandue après le discours du président tunisien, Kais Saied, qui a pourfendu en février l’immigration clandestine, la présentant comme une menace démographique pour son pays.