
A quoi sert l’Europe ? Que faire le 25 mai ? Les grands partis sont frileux et n’ouvrent pas le débat sur une Europe de type fédéral. Le choix semble restreint entre le démantèlement de l’Union et la poursuite du modèle actuel. Faut-il alors renoncer à voter ? Non, car rester passif fait le jeu des partisans du repli sur l’Etat nation. Agissons.
voie est simpliste, rétrograde et périlleuse. Retourner aux devises nationales aboutirait automatiquement à une guerre des monnaies : croit-on que la France ferait ses dévaluations compétitives sous le regard bienveillant des autres ? Les divorces sont rarement calmes. Les Etats européens connaîtraient vite une concurrence fiscale et sociale plus féroce qu’actuellement. Et les perdants seraient de nouveau les citoyens les plus fragiles. Nos difficultés économiques, sociales et politiques seraient aisément imputées aux anciens partenaires. Les portes vers les rancoeurs et les tensions seraient ouvertes. L’histoire nous a appris ce qu’il advient des antagonismes entre les Etats.
Pourquoi, à l’inverse, ne pas capitaliser sur ce qui marche et corriger avec audace les faiblesses de l’Europe ? Ce n’est pas de rafistolages dont nous avons besoin mais d’un saut résolu vers une construction de nature fédérale.
Les élections du 25 mai sont l’occasion de pousser nos parlementaires à prendre des initiatives dans ce sens. Comment ? En votant massivement. Pourquoi ? Car en faisant mentir les prévisions sur notre désengagement européen, nous démontrerions que l’Europe nous concerne directement. Et les élus devraient en tenir compte en s’adossant sur notre volonté d’Europe. (...)
L’Europe est donc notre affaire. Mais il faut corriger ses deux principaux défauts : sa démocratie est insuffisante et sa zone euro est mal pilotée. C’est en nous fédérant que nous sortirons de ces ornières. Sinon, l’Europe restera éloignée des citoyens. Sinon, la zone euro continuera de privilégier la concurrence exacerbée sous la tutelle de règles budgétaires et monétaires aveugles. On connaît les résultats avec les cures d’austérités et le recul de notre modèle social.
Mais rien n’est fixé dans le marbre. L’Europe c’est nous et il nous appartient de l’améliorer en exigeant plus de fédéralisme. Le 25 mai nous propose une respiration démocratique. Soyons actifs et vigilants. (...)