
En France, les élections européennes ont lieu ce dimanche 26 mai. L’Union européenne peut être un acteur clé pour enrayer la crise climatique et l’effondrement du vivant. Mais la trajectoire prise par l’Union européenne nous mène tout droit vers une augmentation de la température mondiale de plus de 3,2°C. Ce chaos climatique impactera des millions de personnes.
Pourquoi ces élections sont-elles si importantes pour le climat ? Alors que la mobilisation de la société civile bat son plein, les partis politiques ne semblent plus disposés à faire l’impasse sur l’écologie dans les discours… mais qui en fait vraiment une priorité au Parlement européen ?
1. Le climat a besoin de décisions structurantes dans les 2 ans. Ce sera impossible sans l’Union européenne. (...)
En Europe et au delà, les peuples font déjà face à de graves impacts de cette crise climatique (...)
2. Député-e-s au Parlement européen, gouvernement français : qu’a fait la précédente mandature pour le climat ?
L’écologie semble à la mode… mais la crise climatique n’est pas une priorité pour tous les partis politiques. Au Parlement Européen, qui a voté quoi sur les dix principaux textes concernant le climat depuis 2014 ? Le Réseau Action Climat (RAC), qui fédère les associations impliquées dans la lutte contre les changements climatiques, dont Greenpeace France, a passé au crible les votes des 74 députés français au Parlement européen lors de la mandature 2014-2019. (...)
Les groupes de députés européens qui sont en tête de peloton avec une majorité de votes effectuée en faveur du climat : Parti Socialiste et Génération.s , Europe-Ecologie-Les-Verts, France Insoumise et le Parti Communiste. Ces groupes se sont opposés au CETA, ont défendu les forêts, les énergies renouvelables, le renforcement des économies d’énergie et l’augmentation du prix du CO2. Ils ont demandé des voitures et des camions moins polluants. Ils ont encouragé une stratégie climatique européenne ambitieuse. (...)
Les groupes de députés européens qui ont freiné l’ambition de l’Europe pour lutter contre le dérèglement climatique : les Républicains et Agir- La Droite constructive, ainsi que le groupe affilié au Rassemblement National, Debout la France et les Patriotes. Ils ont souhaité protéger les intérêts des industriels en évitant la réduction rapide des permis à polluer et en leur offrant des permis gratuits, ce qui maintient le prix du CO2 à un niveau très faible. Ils se sont opposés à des limites d’émissions plus contraignantes sur les camions et les voitures.
Il faut également ajouter que les eurodéputé-e-s de ces partis politiques pourraient, une fois élu-e-s, rejoindre des coalitions qui font peu de cas des questions environnementales. C’est le cas de LaREM, qui pourrait entrer au Parlement de Strasbourg dans la coalition que forme l’ADLE, l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe. D’orientation ultralibérales, ces coalitions ne font pas ou peu de propositions en faveur de l’écologie.
PPE, PSE, CRE, Verts… au Parlement européen, ce sont huits groupes politiques différents qui se cotoient. Que faut-il attendre de leurs poids respectifs dans le Parlement européen qui s’apprête à être élu ? La projection ci-dessous, réalisée par le média Politico, permet de se faire une idée. (...)
Climat : quel bilan européen pour le gouvernement français ?
Même si La République En Marche n’a pas encore de députés au Parlement européen, le gouvernement français a déjà un bilan européen. En effet, le processus de co-décision de l’Union européenne implique les Etats membres, via le Conseil européen. Or, les positions prises par le gouvernement français sur le climat au niveau européen sont médiocres. (...)
En outre, l’inaction domestique du gouvernement français sur le climat sape la crédibilité d’Emmanuel Macron au niveau européen. C’est notamment le cas sur la négociation autour des objectifs climatiques, objectifs qu’il faut absolument revoir à la hausse pour se placer sur une trajectoire permettant de limiter la hausse des températures à 1,5 degrés. (...)
3. Ce n’est pas seulement l’environnement qui est en danger, c’est aussi notre droit à le défendre (...)
Les partis nationalistes et autoritaires ont gagné du terrain dans de nombreux pays européens. Les libertés que nous étions nombreuses et nombreux à tenir pour acquises – comme la liberté de la presse, la liberté de se rassembler et le droit de manifester – sont aujourd’hui remises en cause.
Nos droits sont menacés, de la loi bâillon en Espagne, à la loi anti-ONG en Hongrie, à la loi anti-casseurs en France aux lois polonaises sapant le pouvoir judiciaire, à la loi belge autorisant l’expulsion de résidents en situation irrégulière, à la « loi ghetto » danoise promettant des sentences différentes selon le lieu où un crime est perpétré.
Le Parlement européen et la Commission européenne peuvent aller contre ces lois, comme l’a fait le Parlement européen en demandant des sanctions contre le gouvernement hongrois et comme la Commission l’a fait en mettant en place des sanctions contre le gouvernement polonais. Ces élections européennes sont une occasion de montrer aux politiciens autoritaires qu’ils n’auront pas carte blanche. Une occasion pour nous, citoyennes et citoyens, de réclamer des dirigeants qui se battront pour une société juste et égalitaire, qui respectent nos droits, et notre planète.