
"Quand j’étais petite c’était mal vu de lire, ma mère me disait que j’allais finir aveugle, que je ne trouverais pas de mari car les hommes n’aiment pas les intellectuelles. Cela pourrait être une solution, si on interdisait la lecture, il y aurait peut-être un grand mouvement de clandestinité !", Susie Morgenstern
La lecture, déclarée grande cause nationale 2002, décroît à l’adolescence, ce que confirme une récente étude du Centre Nationale du Livre
La lecture a été déclarée grande cause nationale 2022… et c’est, de fait, une grande cause éducative. Car lire est à la fois un loisir très valorisé par les parents et partie prenante des programmes scolaires. Promue par nombre de structures publiques (les bibliothèques, les communes parfois) et d’associations, soutenue par un marché de l’édition jeunesse pléthorique, la lecture ne fait pas débat.
Mais, on le sait depuis longtemps, la tâche de faire lire les enfants se corse à mesure qu’ils grandissent. La dernière étude du Centre national du livre nous confirme que c’est à 12 ans que s’opère la décrue, avec un décrochage plus marqué chez les garçons et qui varie selon les milieux sociaux… Dans cette émission il sera question d’interroger ce qui fait lire enfants et adolescents : quelles sont les particularités de la recommandation culturelle en matière de lecture (par la famille, les pairs, les sites internets, la musique pourquoi pas) ?
Et puis au fond, pourquoi veut-on autant que les jeunes lisent ? Tout le paradoxe (ou pas) c’est que si c’est parce que lire est associé à la réussite scolaire, ce n’est pas vraiment une bonne promotion du livre. Alors, comment faire de la lecture non pas une cause mais un plaisir accessible, recherché et surtout choisi ? (...)