
Ces arrestations arbitraires sont le résultat d’un déni d’existence et de démocratie.
Un des buts de l’action D19-20 était de se faire entendre auprès des dirigeants. Aucun des trois sollicités (Di Rupo, De Gucht, Van Rompuy) n’a accepté de nous rencontrer. Ce déni d’existence et de démocratie explique la volonté de ceux qui auraient voulu bloquer pacifiquement les voitures de certains dirigeants qui arrivaient encore après 14h. Au lieu de recevoir les citoyens, c’est la police qui nous a finalement accueillis. Une partie des arrestations ont aussi été le résultat d’actes de solidarité de citoyens venus soutenir les premiers arrêtés.
Certaines presses se font l’écho de l’idéologie sécuritaire des forces de l’ordre
Il faut dénoncer les tentatives de stigmatisation qui sont faites par la police et reproduites par beaucoup de médias (La Libre, Le Soir, L’avenir, Rtl…) notamment en utilisant l’étiquette « mouvance anarchiste » qui fait peur à beaucoup de gens et qui a pour effet de nous disqualifier auprès de ces personnes, le terme d’ « anarchie » étant très souvent perçu comme synonyme de désordre et de danger plutôt que comme un ensemble d’idées politiques. Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone et personne ne l’est. L’absence de débat public avec les dirigeants sur les deux traités remis en cause explique les actions menées. La voix qui a été portée ce jour-là mérite d’être entendue et pas d’être réprimée. (...)
Dénoncer des comportements liberticides
A côté de la presse stigmatisante, c’est la liberté de la presse indépendante qui est aussi en jeu ici. La volonté manifeste de ne pas laisser filmer cet événement arbitraire est anti-démocratique et liberticide. Un cameraman qui voulait nous filmer s’est vu empêcher de le faire par un fourgon qui s’est tout de suite interposé entre nous et la caméra. Les comportements de certains policiers doivent aussi nous inquiéter : que penser de celui qui nous a adressé un salut nazi dans la caserne ?
Ne pas se laisser impressionner et refuser la division parce que l’enjeu en vaut la peine (...)
Nous sommes tous concernés : la démocratie ne peut être réalisée sans possibilité de manifester en dehors des autorisations légales lorsque les citoyens ne sont pas entendus et sont niés dans leurs préoccupations politiques.
L’alliance D19-20 se justifie d’autant plus que ces arrestations ont eu lieu : elles sont le symptôme d’un système politique aveugle et non adapté à la construction d’un espace public digne de ce nom. La police doit être un service public qui défend l’ordre démocratique et pas le joker d’une classe dirigeante incapable de justifier certaines de leurs positions. (...)