Le système capitaliste a plongé l’humanité dans une crise de civilisation sans précédent qui se traduit par un ensemble de crises économique, financière, politique, alimentaire et environnementale. L’existence même de l’humanité se retrouve menacée si nous n’avançons pas vers la création d’un nouveau système de production et de consommation basé sur la satisfaction des besoins des peuples, en harmonie avec la nature, et non au service du capital transnational.
(...) Malheureusement, du côté des peuples, nous ne comptons pas encore la force nécessaire pour imposer une sortie anticapitaliste. Alors que, en attendant, la crise continue d’être administrée par ceux qui l’ont provoquée.
Récemment, l’Union Européenne a autorisé onze de ses membres à avancer vers la mise en place, au niveau national, d’une taxe sur les transactions financières (TTF), connue également sous le nom de taxe Tobin.
De cette manière, l’Autriche, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, l’Estonie, la Slovénie, la Slovaquie, la France, la Grèce, l’Italie et le Portugal avanceront vers la mise en place de cette taxe qui imposera à hauteur de 0,1 % les transactions financières de tous types d’instruments, mis à part les dérivés qui seront taxés à 0,01 %. Il est estimé que 37 milliards pourraient être collectés chaque année de cette façon.
Ceux qui impulsent aujourd’hui la taxe Tobin sont ceux qui, depuis 2007, ont affecté des milliards pour renflouer les banques et les corporations transnationales, au détriment des peuples européens qui assument les coûts de ces sauvetages par l’augmentation insoutenable de la dette publique de leurs États. Il s’agit d’une dette publique qui s’inscrit dans le concept de dette « odieuse », car contractée au bénéfice du capital transnational et non de la population, qui est celle qui la paie en définitive.
Dans ce contexte, la taxe Tobin se transforme en un instrument fonctionnel du système financier. Sa finalité est de limiter ses excès, afin d’éviter son effondrement. (...)
En effet, reprenant ce que nous disions en introduction, la crise est systémique. Le problème est la nature propre du système capitaliste et non ses excès. (...)