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« Pour un travail social indiscipliné » : les ressorts de l’insoumission
Pour un travail social indiscipliné - Participation des citoyens et révolution des savoirs - Jean-Louis Laville, Anne Salmon - Editions Erès
Article mis en ligne le 30 juin 2022

(...) Jean-Louis Laville, sociologue et économiste, et d’Anne Salmon, philosophe et sociologue (Tous les deux interviennent au CNAM). Marcel Jaeger dans la préface de cet essai indique que le travail social est « Le contraire d’un long fleuve tranquille, un champ de bataille, un monde désordonné ». On ne peut qu’être en accord avec la formule.

Ces 2 auteurs invitent les travailleurs sociaux à changer de paradigme (...)

Il ne s’agirait plus d’agir sur les publics, mais plutôt d’intervenir avec les publics. Ce qui est présenté comme une nouveauté ne me semble pas l’être vraiment, car cela fait déjà bien longtemps que des travailleurs sociaux ont fait le choix de l’alliance avec les personnes accompagnées (l’agir avec). Mais ils n’étaient pas pour autant majoritaires. Et cela n’était pas très bien vu de la part des institutions. « Il est évident que le travail social a toujours pris en compte la parole et l’action des « usagers ». Ce qui est nouveau, c’est qu’il peut le revendiquer autant qu’il peut revendiquer l’expérimentation et le croisement des savoirs comme les sources légitimes de la connaissance spécifique qu’il produit » précise Anne Salmon dans un article publié sur ce sujet en 2021

Il s’agit aujourd’hui de promouvoir les savoirs d’expérience des publics dits « en difficulté » ou vulnérables. Or, expliquent les auteurs, si la science classique nous a appris à agir sur le monde, elle paraît démunie lorsqu’il s’agit d’agir avec. Il faut donc pouvoir consolider la recherche en science sociale sur ce sujet tant du point de vue historique que sociologique notamment.

Le journaliste du Monde François Desnoyers écrit dans son article que de nouvelles pratiques émergent. Plus largement, c’est la multiplication des expérimentations démocratiques au plus près du terrain qui est observée avec attention. (...)

(...)

Cet ouvrage peut être un levier bienvenu pour la formation des professionnels, à plus forte raison si l’on considère qu’elle n’est pas seulement affaire de transmission de savoirs établis, mais qu’elle aide à forger un esprit critique, favorise l’ouverture intellectuelle et contribue aux débats démocratiques que les étudiants, formateurs, chercheurs et personnes accompagnées sont fondés à approfondir. » Marcel Jaeger