
La première Biennale internationale de l’éducation nouvelle (BIEN) s’est tenue à Poitiers du 2 au 5 novembre. Mediapart en était partenaire et j’ai eu l’honneur d’y donner la conférence d’ouverture, en défense des pédagogies innovantes contre les adversaires d’une école de tous et pour tous.
Initiée par les Ceméa (Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active, cette première Biennale internationale de l’éducation nouvelle (BIEN) a réuni tous les mouvements d’éducation populaire ayant défendu des méthodes pédagogiques actives pour que l’école pour tous soit réellement l’école de tous, sans distinction de classe, de milieu, d’origine, etc. Aux Ceméa se sont donc associés le GFEN (Groupe français d’éducation nouvelle), l’ICEM-Pédagogie Freinet (Institut coopératif de l’école moderne), le CRAP-Cahiers pédagogiques, la FESPI (Fédération des établissements scolaires publics innovants) et la FI-CEMEA (autrement dit la Fédération internationale des Ceméa). Le compte-rendu, avec documents et vidéos, de ces quatre riches journées sont disponibles ici.
Il y a un an, le directeur général des Ceméa, Jean-Luc Cazaillon, m’a demandé d’y prononcer la conférence d’ouverture. Cette proposition prolongeait un partenariat complice entre Mediapart et les Ceméa dont témoigne un blog dans notre Club ainsi qu’une précédente intervention, en ouverture de leur congrès en 2016. Mais elle faisait aussi écho à mes premières passions journalistiques puisque j’ai commencé comme rubricard éducation (...)
Pour cette première BIEN, j’ai choisi de faire l’éloge du « pédagogisme », intitulé en forme de réponse ironique aux détracteurs de la pédagogie qui la caricaturent ainsi au nom d’un « élitisme » qui recouvre leur lutte contre « l’égalitarisme ». Tous ces « isme » masquent, de mon point de vue, une offensive conservatrice contre l’école de tous et pour tous, le propre des mouvements d’éducation nouvelle étant, à l’inverse, de s’inscrire dans une perspective émancipatrice. Ces conservateurs ont le vent en poupe avec le nouveau ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, qui n’en a pas moins accepté de parrainer, beau joueur, cette première Biennale. Deux interviews furent emblématiques de ce positionnement, l’un à Causeur, l’autre à Valeurs actuelles, démontrant par leur contenu que ce conservatisme scolaire en accompagne d’autres, sur les questions sociales et identitaires, d’inégalités et de discriminations (...)