Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Stop Tafta
Plus de 340 organisations appellent l’UE à interrompre immédiatement les négociations commerciales avec le Brésil
COMMUNIQUÉ DE PRESSE Paris, 18 juin 2019- Cette déclaration sera présentée lors d’une conférence de presse sur le Brésil, jeudi 20 juin à 9h à l’Assemblée Nationale (126 rue de l’Université)
Article mis en ligne le 19 juin 2019

Dans une lettre ouverte, plus de 340 organisations de la société civile appellent l’Union européenne à mettre immédiatement un terme aux négociations pour un accord de libre-échange avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay) en raison de la détérioration des droits humains et de la situation écologique au Brésil. La lettre est adressée aux présidents des institutions européennes en amont de la réunion ministérielle de la semaine prochaine à Bruxelles où les ministres des affaires étrangères de l’UE et du Mercosur vont s’efforcer de finaliser les négociations.

Le 11 juin dernier, Emmanuel Macron affirmait à Genève, devant la conférence annuelle de l’Organisation internationale du travail (OIT), ne plus vouloir « d’accords commerciaux internationaux qui alimentent le dumping social et environnemental ». Quelques jours plus tôt, son ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, déclarait qu’il refuserait tout « accord qui nuirait aux intérêts des agriculteurs et consommateurs français, aux exigences de qualité sanitaire et alimentaire des standards européens, et à nos engagements environnementaux de l’Accord de Paris ».

Un éventuel accord avec le Mercosur tombe sous le coup de tous ses griefs : l’exécutif français et les institutions européennes doivent repousser toute éventualité d’un accord avec le Brésil de Bolsonaro, tant cela irait à l’encontre des droits humains et des principes que l’UE prétend défendre. Depuis que Jair Bolsonaro est devenu président du Brésil le 1er janvier 2019, son gouvernement a en effet démantelé des mesures de protection de l’environnement, toléré des incursions d’envahisseurs armés sur les terres des peuples indigènes et encouragé une hausse spectaculaire des taux de déforestation en Amazonie, sapant des années de progrès.

Les droits humains et la situation écologique se détériorent à grande vitesse au Brésil, y compris des attaques contre des populations qui défendent leurs territoires ou leurs ressources naturelles, ainsi que la mort de dirigeants communautaires, de paysans et de militants. La société civile européenne exhorte l’UE à utiliser ce levier commercial pour mettre fin aux violations des droits humains et à la déforestation au Brésil, ainsi qu’à soutenir la société civile brésilienne et les défenseurs de l’environnement.

L’UE constitue un énorme marché pour le soja et le bœuf brésiliens, dont la production est à l’origine de la déforestation et de violations des droits humains à grande échelle au Brésil. L’UE est également le deuxième partenaire commercial du Brésil et, ensemble, ses États-membres constituent la principale source d’investissements étrangers directs du Brésil. La lettre ouverte publiée ce jour exhorte l’UE à utiliser ce levier pour mettre fin aux violations des droits humains et à la déforestation au Brésil, ainsi qu’à soutenir la société civile brésilienne et les défenseurs de l’environnement

Au lendemain d’élections européennes qui ont montré que les citoyens européens exigent un verdissement de l’agenda européen, la Commission et le Conseil européens ne doivent pas finaliser un accord profondément illégitime que ses partisans voudraient voir conclu avant les élections présidentielles argentine et le renouvellement de la Commission européenne (novembre 2019).