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Philippines : un village résiste à l’exploitation d’une mine de nickel
Article mis en ligne le 7 avril 2016
dernière modification le 3 avril 2016

Les habitants d’un village de la province de Zambales luttent contre l’exploitation minière. Ils dénoncent une « loi quasi martiale » qui les a forcés à lever leurs barricades et à autoriser le passage de camions d’extraction minière depuis le 10 mars 2016.

Ils expliquent dans une déclaration envoyée par mail au Bulatlat :

« Nous, habitants du village de Bayto, ne nous sommes pas opposés aux camions de nickel aujourd’hui, mais cela ne signifie pas que nous capitulons (…). Les barricades se poursuivront ».

Depuis le 19 janvier, les habitants du village de Bayto, dans la ville minière de Santa Cruz, empêchent les camions transportant du nickel de traverser leur communauté, forçant les services de transport routier à emprunter une route plus longue pour rejoindre le port.

Suite aux crues dévastatrices d’octobre 2015, que beaucoup attribuent à une décennie d’exploitation minière à ciel ouvert, une résistance croissante s’est mise en place parmi la population de Santa Cruz.

Armée et État, complices des sociétés minières

Le 10 mars, au petit matin, les habitants de Bayto ont été submergés par l’arrivée de camions miniers, accompagnés par 500 policiers armés venus de toute la province de Zambales, de gardes armés privés assurant la sécurité des compagnies minières et d’employés de ces mêmes compagnies. (...)

Une population abandonnée par la justice

Les villageois de Bayto se désolent qu’au lieu de protéger la population :

« [La police] se range aux côtés de ceux qui détiennent le pouvoir et qui ont intérêt à la poursuite de l’exploitation minière à Santa Cruz.

« La police a admis qu’elle ne faisait que suivre les ordres. Nous ne pouvons pas compter sur elle pour protéger les droits de la population, elle ne fera que suivre n’importe quel ordre, même si celui-ci nuit à la population de Bayto ». (...)

Alors que les camions de nickel poursuivent leur passage, malgré la présence « courtoise » des forces de l’État et des armés privées, la population, elle, bouillonne toujours de rage.

« Les barricades se poursuivront et prendront même de l’ampleur. Parce-que nous continuerons de nous opposer à l’exploitation minière à Santa Cruz. Nous triompherons au moment voulu, car nous savons que nous sommes du côté de la justice, et donc du côté de Dieu ».