
La Cour Suprême a annoncé que Pedro Castillo restera détenu pendant 18 mois et des milliers de partisans de l’ex-président ont convergé jeudi 15 décembre au centre de Lima pour un manifester malgré l’état d’urgence. Le pouvoir tente de faire respecter l’ordre par la force, une huitième personne est décédée depuis dimanche et près de 200 personnes ont été blessées. Pour apaiser le mécontentement, la présidente Dina Boluarte a annoncé vouloir avancer le calendrier électoral "à décembre 2023".
"Nous devons nous battre. Le président est Pedro Castillo", explique Milagros Quispe Diaz qui approche des abords du Parlement où se tiennent des rassemblements quotidiens. "Je suis une femme ignorante qui connaît ses droits. Nous ne sommes pas des terroristes. Le président est kidnappé. Il n’y a pas d’autre mot. Il n’y a pas de justice", a renchérit Lucy Carranza, une femme de ménage de 41 ans.
Faire respecter l’ordre
De nombreux policiers et membres des forces armées étaient visibles dans le centre de Lima ainsi que pour dégager des routes dans le sud du pays. Le ministère de la Santé a annoncé qu’une huitième personne était décédée depuis dimanche. Près de 200 personnes ont été blessées.
"Il faut une réponse énergique, autoritaire" face aux violences, avait lancé le ministre de la Défense Alberto Otarola, soulignant que la mesure comprenait "la suspension de la liberté de circuler et de réunion" avec "possibilité de couvre-feu".
Les protestations les plus fortes ont lieu dans le sud du pays, où cinq aéroports (Andahuaylas, Arequipa, Puno, Cuzco et Ayacucho) restent fermés. Plus d’une centaine de routes sont également bloquées jeudi. Près de 2.000 camions de marchandises boliviens sont bloqués à la frontière avec la Bolivie.
Le pouvoir tente de faire respecter l’ordre par la force mais aussi d’apaiser le mécontentement en accédant à certaines des revendications des manifestants. (...)