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Greek Crisis
Gréce : Pays réel
Article mis en ligne le 21 janvier 2019

L’appel fut grand et la foule immense. “C’est pour défendre la démocratie et la patrie devant le fait accompli de l’accord macédonien de Tsípras, face à ceux qui trahissent sans vergogne et d’ailleurs sans la moindre légitimité populaire.” “Nous défendons notre culture et notre histoire”. Un grand rassemblement populaire en Grèce, rarement vu par son ampleur, près de six cent mille manifestants à Athènes.

Et il n’y avait plus un seul autocar disponible au Nord de la Grèce dans ses régions de Macédoine et de Thrace, ils ont été tous affrétés pour emmener plus de cent mille manifestants à Athènes. “Nous ne sommes pas des fascistes mais des patriotes défendant notre pays et la démocratie. C’est pour notre culture et pour notre histoire”, ou encore, “Référendum, NON au Putsch parlementaire.” Voilà ce que nous avons vu et entendu ce 20 janvier place Sýntagma à Athènes. Pays réel. (...)

D’après les sondages, l’immense majorité des Grecs, entre 67% et 85% suivant les résultats obtenus, s’opposent fermement à cet “accord” ; lequel arrive il faut le souligner, une fois de plus et de trop en violation flagrante de la Constitution, tout comme de l’esprit et de la lettre des procédures démocratiques. Le pays réel donc s’oppose et enrage, des anciens de la gauche, en passant par la droite, lorsque cette classification a encore un sens, à notre humble avis elle n’en a plus.

Ainsi, “150 députés qui ne représentent plus grand monde, ne peuvent pas décider du sort du pays, surtout contre la volonté du peuple, contre l’immense majorité”, pouvait-on également entendre Place Sýntagma en ce 20 janvier 2019.

Ainsi, Zoé Konstantopoúlou, rappelons-le, elle fut présidente du Parlement hellénique du 6 février au 3 octobre 2015 et surtout elle avait initié le travail du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes - s’intéressait de près à la dette grecque et aux conséquences de son remboursement sur la population ; Zoé Konstantopoúlou donc, elle s’et montrée bien virulente derrière le micro de la radio 90.1 FM vendredi matin 18 janvier, déclarant ceci :

“C’est une trahison, et c’est un accord dépourvu de légalité et autant de légitimité. J’y serais au grand rassemblement du 20 janvier à Athènes, et j’appelle tous les citoyens et patriotes, quelle que soit leur sensibilité politique d’y être également”. (...)

Míkis Theodorákis dans une lettre ouverte publiée cette semaine, demande aux élus au Parlement “à ne pas perpétuer ce crime contre la Grèce. Sinon vous allez causer un préjudice irréparable, et d’ailleurs, le jugement de l’histoire sur vous tout sera ainsi féroce et sévère.” Enfin, sans toutefois appeler ouvertement à manifester dimanche 20 janvier, Panagiótis Lafazánis, chef de... la petite Unité Populaire, rappelle “que cet accord macédonien de Tsípras imposé par l’Union européenne et par l’OTAN est contraire aux intérêts nationaux de la Grèce et en plus, il est dangereux pour la paix et la stabilité dans les Balkans.”

Sur place, j’ai vu ceux du mouvement ARDIN de Karambélias, issus de la vielle gauche, puis certains parmi les petits soldats de Lafazánis, mais sans banderole... en patriotes isolés. Pauvre gauche, certes non Syrizocynique, néanmoins sortie définitivement de l’histoire du pays depuis 2015, pour ne rien cacher des dernières quatre vérités grecques.

La sociologie alors perceptible de ce rassemblement, hors extrême-gauche, est, à mes souvenirs et autant aux dires des analystes, assez proche de celle des grandes manifestations contre la Troïka et contre les “gouvernements grecs” entre 2010 et 2013, avec toutefois une présence actuelle plus marquée des popes et de peuple alors proche de l’Église Orthodoxe grecque et surtout des Monastères. Ceux par exemple de la délégation des moines du Mont Athos, ils ont même été parmi les orateurs lors du rassemblement. (...)

Le peuple n’a pas manqué ce rendez-vous, et il s’est montré bien remonté. (...)

Parmi les manifestant du rassemblement de la Place de Constitution, il y avait aussi certains issus de la Diaspora, j’ai rencontré par hasard ceux de la communauté hellénique de Lausanne, j’avais fait leur connaissance lors d’une conférence... Greek Crisis, c’était alors durant la très lointaine année 2013. Ils se sont déplacés pour y être en ce moment historique, sachant comme d’ailleurs tous les Grecs désormais, que manifester ne suffit pas pour stopper la destruction du pays, et encore moins pour destituer la Junte pseudo-parlementaire qui nous gouverne. Voilà encore ce qui très explicitement il était formulé par ceux du rassemblement et bien au-delà. En tout cas, c’était très émouvant que de voir parmi tant d’autres, place Sýntagma en ce 20 janvier 2019, la banderole de l’Association culturelle grecque de Lausanne, “Melissa” (abeille en grec) pour l’Hellénisme, une association fondée à Lausanne en décembre 2016 dont le but est l’étude et la mise en valeur du message universel de la culture hellénique. (...)

L’appel fut grand et la foule immense. Autant que la volonté de briser cet élan populaire. La Junte de Tsípras au pseudo-pouvoir a aussitôt fait usage de son plan, vieux comme... le plus bas des monde du politiquement ordurier. Des individus appartenant à la nébuleuse Antifa et assimilés, d’après ce que nous avons compris sur place et d’après ce que les médias ont rapporté (90.1 FM entre autres), se sont infiltrés comme par hasard, dans les rangs des manifestants pacifiques, pour y jeter objets, pierres et pots de peinture. Ceux de la Police ont alors fait un usage disproportionné... de leur chimie habituelle, d’ailleurs périmée depuis 2017, sur les lieux et sur les manifestants au lieu de neutraliser les auteurs des faits.

Une provocation montée suivant un plan bien précis et initié par le pseudo pouvoir, pendant qu’un nombre important de citoyens convergeant encore vers la Place de la Constitution (Sýntagma), et que bon nombre d’autocars venus du Nord de la Grèce avaient été, encore comme par hasard, retardés aux péages par les forces de l’ordre du régime dictatorial des marionnettes, jadis les Colonels, actuellement les... Syrizels. (...)

Le rassemblement a été dispersé de cette manière pas si originale il faut dire, par le pouvoir des cyniques de la gauche radicale de Tsípras. Les manifestants ont laissé plusieurs blessés derrière eux, des journalistes ont été battus, (reportages des radios et de la presse grecque sur Internet au soir même du 20 janvier), et un homme a été poignardé plus loin dans le centre-ville, près du quartier d’Exárchia.

Des manifestants ont été bloqués par les gaz que ceux de la Police leur jetaient il faut dire abondamment, et les journalistes, à l’instar de Choudalákis depuis la radio 90.A FM, et autant témoins des faits pour le besoin de leur reportage, soulignaient que ces individus cagoulés, au demeurant peu nombreux, ils ont été laissés pour ne pas dire facilités à traverser le cordon policier, pour que les manifestants sous l’emprise des gaz lacrymogènes et de la peur, se dispersent. Comme du temps des grandes manifestations contre la Troïka entre 2010 et 2013, ces mêmes cagoulards, soi-disant “anarchistes et gauchistes”, ils ont été d’usage pour que la peur puisse faire reculer les manifestants, familles, enfants vieillards entre autres. (...)