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Pas de grossesse après un viol ? Un élu fait scandale aux USA
Article mis en ligne le 21 août 2012

Selon Todd Akin, candidat au Sénat dans le Missouri, le corps empêche la conception après un « viol véritable ». Un nouvel élément dans la bataille politique aux Etats-Unis sur la question de la "guerre aux femmes".

L’élu républicain du Missouri Todd Akin n’y est pas allé par quatre chemins pour légitimer son opposition à l’avortement, même en cas de viol : les grossesses en cas de viol sont « très rares », et ce sont des médecins qui le disent, a-t-il affirmé dimanche 19 août lors d’une émission sur une chaîne de télévision locale. Car, confronté à un viol (mais un « viol véritable » - « legitimate rape » - tient-il à préciser) « le corps d’une femme a les moyens de faire barrière » à la conception. (...)

Cette sortie (que le journaliste Charles Jaco, lors de l’interview, a laissé passer sans commentaire, enchaînant par « OK, passons à l’économie ») a aussitôt suscité des réactions indignées. Le sénateur s’est donc senti obligé de rétropédaler quelques heures plus tard : en parlant de « legitimate rape » il a tenu, explique-t-il « des propos inadéquats », qui « ne reflètent pas [sa] profonde empathie pour les milliers de femmes qui sont violées et agressées chaque année ». Mais il ne revient pas sur son étrange commentaire médical. Le fait qu’un viol débouche rarement sur une grossesse est « une idée fausse véhiculée par ceux qui s’opposent à l’avortement en toute circonstance », relève le magazine Mother Jones. The Guardianrevient aussi sur ce « concept médiéval ». (...)

A vrai dire, cette prise de position de Todd Akin, qui se revendique comme ultraconservateur, n’avait rien pour surprendre. Les médias rappellent ainsi qu’il avait récemment appuyé un projet de loi visant à instaurer une sous-catégorie de viol, « forcé » - laissant entendre a contrario que certains seraient amicaux.

Mais dans un contexte politique tendu sur la question des droits des femmes, cette sortie a forcé le candidat républicain à la Maison Blanche à prendre position à son tour. Dans une déclaration officielle, l’équipe de Mitt Romney affirme son « désaccord avec la déclaration de Mr. Akin » et assure : « une administration Romney-Ryan ne s’opposerait pas à l’avortement en cas de viol ». Mais le camp démocrate entend bien voir là un nouveau symbole de la "guerre aux femmes" qu’il accuse régulièrement le camp républicain de mener.
(...)