
Avec des « si » on pourrait refaire le monde. Et me voilà à me prendre au jeu. Les vagues de révoltes et le souffle de révolution qui s’emparent du monde arabe ont de quoi faire tourner les têtes. L’enthousiasme est grand, la jeunesse est en première ligne.
La jeunesse c’est nous. Toi, moi, et les autres. Enfants d’immigrés, on vit en France, et on assiste bouche bée à ce phénomène inédit qui transcende les nations. Mais nous n’en restons pas là.
Mais moi, avec des « si, » je me prends à rêver d’un autre scénario. En tant que fille d’un couple d’Irakiens venus en France avant la première guerre avec l’Iran – qui scellera à jamais le sort de l’Irak –, suivi d’une première guerre du Golfe et d’un embargo onusien de treize ans qui installera la population dans une précarité pérenne, je n’ai jamais connu mon pays.(...)
Cette vague de liberté m’a fait imaginer un autre sort pour mon pays. Imaginons pour un instant que la guerre « Freedom Iraq » de 2003 (qui fut déclenchée un 20 mars, jours de ma naissance) n’ait jamais eu lieue. (...)
Et si l’Irak, en mars 2011, s’était libéré de lui-même des jougs d’un pouvoir tyrannique ? Et si les Irakiens avaient regagner leur liberté d’être et de penser par eux-mêmes ?(...)
Malheureusement, nous ne le saurons jamais. Bush-fils nous a volé la possibilité d’un avenir à nous. (...)