
Le projet de loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes prévoit de doubler la sanction financière pour les partis ne respectant pas la parité. Mais les règles sont à double tranchant : Debout la République se voit ainsi sanctionné pour avoir investi trop de femmes.
Casse-tête. Avec à peine plus d’un quart de femmes sur les fauteuils de l’Assemblée nationale, la parité politique est encore loin de briller. Le projet de loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes entend renforcer les sanctions pour la faire avancer. Mais le cadre serait-il trop strict ?
Aujourd’hui, selon la loi, les partis politiques se voient privés d’une partie des aides publiques qui leurs sont dues s’ils ne respectent pas la parité. La sanction est calculée en fonction de l’écart entre le pourcentage de candidates et de candidats qu’ils ont présentés aux élections législatives. (...)
Suppression ? Trop radical
La mesure risque d’être l’une des plus débattues lors de l’examen de la loi. Certain(e)s pourront juger qu’elle ne va pas assez loin. La ministre des Droits des femmes elle-même plaidait, un an plus tôt, pour supprimer « purement et simplement » cette dotation pour les partis réticents à la parité. (...)
le renforcement de la sanction risque surtout de faire débat au Parlement. D’autant que le système a ses effets pervers : en prévoyant une stricte parité, avec des sanctions tombant dès que l’écart entre hommes et femmes dépasse 2%, il peut aussi sanctionner un parti qui donne trop de place aux femmes.
Debout la République vient d’en faire les frais. Aux législatives de 2012, le petit parti de Nicolas Dupont-Aignan a investi 158 femmes et 140 hommes. Un écart déjà trop important ; conséquence, il se voit privé de 20 000 euros par an et n’a pas manqué de communiquer sur cette sanction, la dénonçant comme « d’autant plus incompréhensible qu’au même moment, le législateur multiplie les effets d’annonce pour une plus grande reconnaissance des femmes en politique ».