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l’Humanité
Paris 2024 : ils se portent volontaires... pour dénoncer les JO
#JO2024
Article mis en ligne le 14 avril 2023
dernière modification le 13 avril 2023

Les candidatures des quelque 45 000 futurs bénévoles des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) 2024 sont attendues jusqu’au 3 mai. Des militants qui dénoncent une entreprise « antisociale » envisagent de se porter volontaires pour entraver l’évènement, qu’ils jugent nocif pour la planète et les habitants des quartiers populaires.

Ramassage de balles, accueil et information des spectateurs, assistance au personnel médical, accompagnement des athlètes aux contrôles antidopages… Comme l’essentiel des évènements sportifs de cette envergure, l’organisation des Jeux Olympiques de Paris reposera sur un énorme bataillon de bénévoles, 45 000 pour être exact, malgré un budget de 8 milliards d’euros alloués au Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojo).

Les volontaires auront accès à un repas par jour, seront défrayés de leurs transports pour se rendre sur site, mais devront se loger eux-mêmes : un élément non négligeable à l’heure où les prix des locations et autres Airbnb pour la période flambent déjà.

Ces conditions peinent à passer auprès des militants déjà engagés contre les impacts sociaux et écologiques de ces Jeux Olympiques. Certains d’entre eux souhaitent d’ailleurs se saisir de l’appel à candidature, ouvert à tous les francophones majeurs, pour agir par la désobéissance civile.

Boycott, grèves, actions

Dans un communiqué relayé dans Bastamag lundi 3 avril, Saccage 2024, le collectif de défense des Jardins d’Aubervilliers-Pantin, les Brigades de solidarité populaire Aubervilliers-Pantin ou encore le mouvement Youth for Climate Île-de-France appellent à enrayer une « campagne de travail dissimulé » et un évènement responsable de la destruction de terres agricoles et d’une gentrification accrue. (...)

« Une gentrification outrancière »

Indépendamment du sort réservé aux volontaires, Jean, qui habite à Saint-Denis, craint aussi les répercussions des JOP sur le quotidien des habitants : « En bas de chez moi se trouve la Tour Pleyel, où ils vont construire un hôtel de luxe. Dans tout le département, il va y avoir une gentrification outrancière avec des aménagements qui coûtent un pognon dingue, alors qu’on nous dit ne pas en avoir pour les retraites. » (...)

Votée fin mars à l’Assemblée nationale, la Loi Surveillance cristallise également les débats. Elle permettra l’emploi de vidéosurveillance automatisée pour « assurer le bon déroulement des Jeux Olympiques ». Les caméras, qui resteront en place une fois l’évènement terminé pourront détecter et analyser les comportements suspects dans l’espace public par des algorithmes.

« On ne sait pas si on n’aura pas des fascistes au pouvoir un jour. Et même à l’heure actuelle, ces armes qui permettent de ficher des manifestants menacent le droit à la vie privée, exprime Hélène. Beaucoup de gens ont de très bonnes raisons de vouloir saboter l’évènement, de l’utilisation d’argent public à l’exploitation de travailleurs sans papiers… Et dans le contexte actuel, si on peut humilier Macron sur la scène internationale, il ne faut pas s’en priver. » ​​​​​​ (...)

« Les JOP, c’est une vision du sport sous le signe de la performance, alors que le bien-être et l’aide psychologique que cela apporte devraient primer. On construit une piscine olympique, alors qu’en Seine-Saint-Denis, un élève sur deux ne sait pas nager en entrant en sixième. »