
A Toulouse, depuis mi-octobre 2017, de jeunes migrants mineurs isolés, la plupart en provenance d’Afrique de l’Ouest et à 95 % des garçons, squattent un ancien hôtel de passe, en attente d’un statut ou d’un accueil pérenne, accompagnés dans leurs démarches par un collectif composé de près de 80 bénévoles, AutonoMIE.
Journaliste pour la presse écrite (Le Monde, Reporterre, revue Far Ouest...), j’observe et écris des articles, depuis le mois de décembre 2017, accompagné du photographe Ulrich Lebeuf (agence MYOP), sur l’évolution de la vie dans ce lieu, mais aussi dans d’autres départements : l’organisation quotidienne, le travail des bénévoles, comment s’y nourrir, comment répartir les chambres en tenant compte d’un turn-over important. J’y ai recueilli les témoignages de nombreux de ces jeunes, sur leurs parcours respectifs (parfois longs de trois ans !), sur leurs galères, leurs espoirs. Pourquoi sont-ils partis de leur pays, dans quel but, dans quelles conditions ? (...)
L’idée est de décrire cette situation, nourrie de nombreux témoignages, et de suivre ensuite leurs trajets respectifs. Vont-ils obtenir des papiers, être scolarisés, accueillis en foyer, ou bien rejetés à la rue... (...)
Ces jeunes en provenance de Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali, Guinée-Conakry ou Cameroun se retrouvent à la rue par manque de structures d’accueil. Cela révèle la difficulté pour les collectivités et l’Etat de trouver des solutions, et des budgets, pour les accueillir, sans statut officiel. (...)
A ce jour, l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) est assurée par les départements et concerne les mineurs français mais aussi étrangers.
Ce sont tous des enfants polytraumatisés, esseulés, qui ont du quitter leurs familles, voyager grâce aux passeurs payés grassement, ont traversé le désert ou la Méditerranée, dans des conditions parfois dantesques.
Sous la forme d’un reportage-récit, mêlant entretiens, ambiances et chiffres-clés sur cette problématique, je me propose de raconter l’une des problématiques majeure de ces temps : comment accueillir, aussi dignement que possible, le raz-de-marée annoncé d’une jeunesse africaine qui rêve toujours d’Europe.
Dans ce sens, l’idée de se rendre à nouveau en 2019 dans au moins un pays concerné, me semble primordiale pour aborder les désirs croisés, les liens entretenus, les raisons invoquées pour entreprendre de tels voyages. Plusieurs éditeurs sont en cous de contact dont Actes Sud qui s’est montré très intéressé. (...)
La collecte servira à financer un nouveau voyage, d’au moins un mois, prévu pour octobre 2019. Billets d’avion, hébergements, ainsi que les tirages des photographies.
Si le montant de 5000 euros est dépassé, les sommes récoltées serviront au démarrage et la création d’une association appelée "ici-là-bas" qui sera le support pour intervenir dans des collèges ou lycées, lors de formations ou conférences s’appuyant sur le projet global et la sortie du livre.
Elle permettra aussi de nouer un partenariat avec l’école de Dialaw (enseignement Montessori) au sud de Dakar.