Alors que les exonérations fiscales accordées aux entreprises, les allègements de cotisations patronales et sociales nous coutent des milliards d’euros, le gouvernement nous assure désormais qu’il incombe aux citoyens d’admettre une réduction des prestations sociales sous prétexte que la croissance est nulle. Le gouvernement fait le choix entre ses obligations sociales, le remboursement des intérêts de la dette (42,5 milliards d’euros en 2010 : son 2ème poste de dépenses) et ses engagements pris lors de la signature du Pacte budgétaire de ramener son déficit structurel à 0,5% du PIB. Mais tout ceci n’est pas une obligation, encore moins une fatalité, c’est seulement un choix de société.
Sous prétexte de « justice » on prétend réformer les aides familiales alors que le taux de cotisation « allocations familiales » à la charge des entreprises a été divisé par deux en 15 ans. Sur le fond, le gouvernement socialiste utilise pour la retraite, les allocations familiales et les remboursements maladie, les mêmes arguments que la droite : « il faut sauver notre système de protection sociale », » il y a trop d’inactifs car nous vivons plus longtemps » mais à aucun moment ne sont proposées les bonnes solutions, car il n y a pas de déficit structurel, le déficit est conjoncturel et créé par la politique d’austérité qui entraine :
— un niveau de chômage sans précédent, or 1 million de chômeurs, ce sont 5 milliards d’euros en moins dans les caisses de la sécu,
— une politique en faveur des riches : selon la cour des comptes, prélever des cotisations sur des revenus actuellement exonérés (stock options, parachutes dorés, revenus financiers) rapporterait 4 milliards,
— des cadeaux aux entreprises par des exonérations de cotisations non justifiées car non créatrices d’emplois,
— une politique de bas salaire qui prive la sécu de cotisations,
— une fraude et une évasion fiscale qui s’élèvent à 90 milliards par an et pour lesquelles les gouvernements successifs adoptent une politique de laisser-faire, et suppriment des postes de fonctionnaires chargés des contrôles.
La liste n’est pas exhaustive et peut être complétée par de nombreux autres privilèges, ainsi celui de l’industrie pharmaceutique avec ses milliards de bénéfices qui devrait être nationalisée …
Aucune réforme qui se privera de ces ressources, qui existent, ne pourra réussir ; au contraire, en aggravant l’austérité, en frappant le plus grand nombre et en épargnant les vrais riches, elle contribue à freiner la croissance et donc à augmenter le chômage … (...)