
Chaque année, la police aux frontières (PAF) décide de refuser l’entrée en France à des milliers d’étrangers, et de les
renvoyer d’où ils viennent.
Ils sont demandeurs d’asile, simples touristes, participants à des conférences, étrangers autorisés à séjourner en
France, personnes venues voir leur famille, artistes, mineurs parfois.
Leur sort se joue bien souvent de manière arbitraire et expéditive, sans qu’ils ne puissent se défendre.
Depuis plusieurs années l’Anafé demande, en vain, que ces personnes puissent bénéficier du concours d’un avocat.
La Cour Européenne des droits de l’homme a pourtant condamné à l’unanimité la France en 20071 pour l’absence de
recours effectif en zone d’attente ; mais quatre ans plus tard, la situation demeure inchangée, voire pire à certains
égards.
Face à l’arbitraire, l’Anafé a décidé de mettre en place une permanence d’avocats au sein de l’aéroport
de Roissy Charles de Gaulle du 26 septembre au 2 octobre 2011, en partenariat avec l’association
Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE) et le Syndicat des avocats de France (SAF).
Ceci afin de caractériser la nécessité et l’urgence d’une réelle assistance juridique dès l’arrivée dans
cette zone d’attente.
Le bilan de cette semaine test permettra également de sensibiliser l’opinion publique sur l’ineffectivité des droits des étrangers à la frontière.
(...)l’Anafé->ne saurait se substituer à un service qui devrait être mis en place par l’Etat et assuré par des avocats.
L’association tient depuis 2004 une permanence juridique afin d’informer et d’assister une petite partie des étrangers maintenus en
zone d’attente (à Roissy en 2010, 767 aidées pour 7491 personnes maintenues). Sa présence ne saurait évidemment garantir le
respect des droits de toutes les personnes maintenues. L’objectif premier de l’Anafé n’est en effet pas de venir en aide à tous les étrangers maintenus en zone d’attente, mais d’y être présente régulièrement pour en observer et dénoncer les dysfonctionnements. (...) Wikio