
L’Observatoire du nucléaire dénonce avec la plus grande fermeté l’insupportable censure opérée à Blaye par le maire et les commerçants de la ville qui, démontrant leur assujettissement absolu à la centrale nucléaire toute proche, ont fait retirer un tableau géant du peintre Jofo représentant la catastrophe nucléaire de Fukushima.
Cette oeuvre remarquable avait été installée en ville dans le cadre de l’opération artistique "Blaye ville galerie" (1), avant que le lobby de l’atome ne se réveille et exige le retrait du tableau.
Cette affaire illustre parfaitement l’obscurantisme dans lequel l’industrie nucléaire plonge les régions où elle s’est installée et sur lesquelles elle règne sans partage. D’ailleurs, l’oeuvre de Jofo a été remplacée par une autre représentant un cheval, rappelant que l’annuel Jumping de Blaye est largement financé. par la centrale nucléaire.
Par ailleurs, le maire de Blaye est lui-même un ancien salarié de la centrale nucléaire, et il ne lui a pas fallu longtemps pour "céder" aux prétendues réclamations d’habitants. Présent à l’inauguration du tableau "de remplacement" (2), il ne convaincra personne en se défaussant sur les commerçants de la responsabilité de cet acte dérisoire et désolant, d’autant que la Ville de Blaye a subventionné l’opération "Ville galerie", cf Conseil municipal du 2 juillet 2013 (3).
L’Observatoire du nucléaire rappelle que la catastrophe de Fukushima ne fait hélas que commencer, que plus de 130 000 Japonais ont dû quitter leurs maisons, et que d’innombrables cancers et leucémies vont se déclarer pendant des décennies comme c’est d’ailleurs toujours le cas autour de Tchernobyl, 28 ans après le début de la catastrophe. (...)