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ONU : Le document qui enfonce l’État français
#Nahel #violencespolicieres #emeutes #ONU
Article mis en ligne le 8 juillet 2023

Dix jours après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un officier de police lors d’un contrôle à Nanterre, alors que le pays a pris de plein fouet une vague de contestation violente mêlant ras-le-bol de la jeunesse et révolte contre les méthodes de la police, les Nations unies publient ce vendredi une déclaration alarmante sur la situation en France. L’ONU demande à Paris de se conformer à ses engagements internationaux et de procéder à des réformes structurelles. Blast publie la traduction de ce document, qui met la police française et l’État face à leurs responsabilités.

C’est un coup de semonce. Le document émane de l’Organisation des Nations unies (ONU) et a été publié sur leur site. Adressée à la communauté internationale, la claque, retentissante pour Paris, éclaire la nature de ce qui se passe en France, suite à ces journées éprouvantes que le pays vient de traverser. Le jugement onusien contredit ce que beaucoup, à droite et dans les médias mainstream, refusent de voir en agitant les idées les plus rances : la réalité des violences policières et l’absence de réponse rationnelle du pouvoir politique au mal endémique qui ronge les banlieues et condamne les populations dites « étrangères ». (...)

Ce vendredi, l’Organisation des Nations unis dénonce « un usage excessif de la violence » à l’œuvre en France et se dit « profondément préoccupée » par le ciblage des minorités, d’origine d’Afrique et d’Afrique du Nord. Sont pointés les contrôles d’identité systématiques, des « interpellations discriminatoires », la façon dont les membres des forces de l’ordre s’adressent à ces jeunes citoyens, ou encore « une discrimination structurelle ».

Ces pratiques, selon les observations de l’ONU, créent « un climat de tension ».

Le texte se réfère directement à la mort de Nahel, tué par un policer le 27 juin à Nanterre. Sur deux pages, il pointe également l’impunité pour ceux qui, chez les forces de l’ordre, se laissent aller à un usage abusif de leur arme.

L’ONU avait déjà pointé ces dérives dans un rapport daté de novembre 2022. En réponse, Paris avait jugé son contenu infondé. L’organisation demande à nouveau à la France de respecter ses engagements internationaux en faisant cesser « toutes les formes de discrimination raciale ». Il est demandé au gouvernement français de prendre les mesures pour s’attaquer « aux causes structurelles » du mal, particulièrement dans l’application de la loi et l’action de sa police. Et de faire adopter une loi interdisant le profilage, sur des critères raciaux ou d’origine, lors des contrôles d’identité.

Autre recommandation, l’ONU invite à la France et son gouvernement à revoir la loi de 2017 (...)

Nous pointions dans ce long processus la responsabilité du pouvoir socialiste finissant, à la fin du mandat Hollande, le rôle de Manuel Valls et de Bernard Cazeneuve, celui joué par les médias à longueur de plateaux, et aussi un contexte (post-attentats) qui a permis aux syndicats policiers les plus à droite d’imposer leurs idées toujours plus répressives. Dans un climat général marqué par une progression des idées d’extrême droite. Si cette loi n’autorise pas tout, que la France n’est a priori pas un Far West où on tue un jeune qui refuse un contrôle ou qui vole une paire de chaussures, elle a créé la confusion chez certains membres des forces de l’ordre. Certains policiers se croient autorisés à jouer les justiciers selon des règles qui n’ont rien à voir avec un État de droit. En ce sens, et face à ce contexte, le rappel cinglant de l’ONU est plus que bienvenu. (...)