
Près de la moitié du soja cultivé en Ukraine (dont une partie est exportée dans l’Union européenne) est transgénique. Maïs et colza sont également concernés, mais dans une moindre mesure.
Du soja génétiquement modifié est illégalement cultivé en Ukraine. C’est ce qu’affirment l’association environnementale roumaine Agent Green et l’association Danube Soja [1]. Selon les deux associations, l’Ukraine pratique cette culture illégale de soja génétiquement modifié à grande échelle et sa commercialisation se fait sans aucun étiquetage. (...)
L’affirmation se base sur les résultats d’une enquête de terrain menée par Agent Green cette année. L’association a prélevé 60 échantillons dans des champs de soja dans six régions d’Ukraine. Résultat : près de la moitié des champs (48 %) étaient cultivés avec des sojas génétiquement modifiés par transgenèse. Parmi ceux-ci, il y avait notamment l’événement de transformation MON 40-3-2 (tolérance au glyphosate). Cet événement de transformation est autorisé en Ukraine, mais uniquement sous la forme de farine dans l’alimentation animale. (...)
Les résultats de cette enquête sont confirmés par un rapport du département de l’agriculture des États-Unis d’octobre 2018. Ce rapport indique toutefois que la culture illégale d’OGM ne concernerait pas que le seul soja. (...)
Ce n’est pas la première fois que des cultures illégales d’OGM sont signalées en Ukraine. (...)
La majorité du soja ukrainien est exporté vers l’Union européenne. Ce sont les Pays-Bas qui en importent le plus, pour une valeur de 70 millions d’euros, suivis de l’Italie et de la Grèce. Quant à la France, selon les statistiques de l’ONU citées par Agent Green, elle n’importe pas de soja en provenance d’Ukraine. (...)
Mais le soja ukrainien importé dans l’Union européenne n’est pas déclaré comme étant génétiquement modifié, contrairement à ce qu’exigent les règles d’étiquetage applicables aux OGM dans l’Union européenne.
La situation est d’autant plus problématique que, selon l’accord d’association qui lie l’Union européenne et l’Ukraine, ce dernier doit avoir mis en œuvre la directive 2001/18 relative à la dissémination volontaire d’OGM dans l’environnement à la fin de l’année 2019 (soit deux ans après l’année en vigueur de l’accord d’association). L’accord d’association prévoit en effet que l’Ukraine s’engage à rapprocher progressivement, dans les délais impartis, sa législation de l’acquis de l’UE concernant les OGM. (...)