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Politis
Nous sommes épicènes
Article mis en ligne le 22 décembre 2019
dernière modification le 21 décembre 2019

Pour ce numéro spécial consacré aux nouvelles voix féministes, Politis a décidé d’ajouter à son engagement la pratique d’une écriture épicène. Nous avons choisi ce mot, mais nous pourrions aussi bien dire « neutre », « inclusive », « dégenrée » ou « non sexiste ». En vouant aux mots masculins un deuxième genre, ce soi-disant neutre qui en réalité n’existe pas, l’usage traditionnel de la langue invisilibise les femmes.

Si la langue reflète – et doit refléter – les rapports entre êtres humains, il est urgent que nous montrions que la nôtre refuse d’être le miroir d’un monde dominé par les hommes.

Dès ce numéro, la rédaction du journal va s’efforcer d’écrire sans exclure. Pour le casting d’un film, nous dirons plutôt les acteurs et les actrices ; pour celles et ceux qui travaillent à l’hôpital, nous parlerons du personnel soignant. Nous choisirons de préférence l’accord de proximité – à l’instar déjà de centaines d’enseignants et d’enseignantes –, ou utiliserons parfois d’un point médian, comme dans les fonctionnaires restent vigilant·es sur leurs conquêtes sociales. Des fleuves d’encre ont déjà coulé sur ce point médian. Pour beaucoup, l’écriture inclusive se résume à lui, alors qu’il existe mille moyens de l’éviter. Il est vrai que ce petit signe, si on en abuse, peut entraver la lecture, et du coup exclut au lieu d’inclure. Nous l’utiliserons donc avec parcimonie, et notre ambition épicène sera d’autant plus réussie qu’il se fera rare dans nos articles.

Ce sera un travail progressif, constructif, collectif, auquel sont bien sûr également invité·es les lecteurs et lectrices de Politis. (...)

Écrire épicène ne dissoudra pas le patriarcat, tout comme trier ses déchets n’empêche pas le capitalisme de nous noyer dans le plastique. N’empêche, c’est en triant que les gosses comprennent que c’est une saloperie.