
Orthophonistes, nous sommes aux premières loges pour entendre l’expression du sujet bâillonné par la logique du tout économique, par la normalisation des conduites, par la standardisation de la langue. La personne, la parole, l’écoute sont niées.
Orthophonistes, nous avons la responsabilité professionnelle et citoyenne de rappeler combien la parole singulière de chacun est infiniment précieuse. Nous pouvons témoigner de la force de créativité de la langue si elle n’est pas normalisée, étalonnée, imposée.
...Voilà ce que l’orthophonie traverse aujourd’hui :
On voudrait nous imposer une logique déficitaire qui débouche sur la banalisation de la notion de handicap.
On voudrait réduire l’orthophonie à une technique de réparation instrumentale au détriment de l’écoute du sujet et de son symptôme.
On voudrait nous imposer une bonne pratique unique, fondée sur la référence exclusive aux sciences neurocognitives, dont nous serions les agents d’exécution....
...Orthophonistes citoyennes, nous affirmons l’irréductible subjectivité du langage, la valeur politique de la parole et le grave danger de sa stérilisation pour notre démocratie.