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Nous, ingénieurs agronomes ou en devenir, sommes aussi les Soulèvements de la Terre
#MegaBassines #eau #sécheresse #repression #SainteSoline #dissolution #lessoulevements
Article mis en ligne le 12 avril 2023
dernière modification le 11 avril 2023

Nous, ingénieur·e·s agronomes ou en devenir, avons été formé·e·s à prendre du recul, et a sans cesse appréhender le monde par une vision systémique intégrant le vivant au sein de chaque composante.

À travers nos expériences sur le terrain, nos lectures, nos rencontres et échanges avec de nombreux acteur·ices du monde agricole, nous pouvons témoigner des ravages du modèle agro industriel dominant. Un système agricole à bout de souffle, lancé dans une course folle contre lui-même.

Les solutions court-termistes présentées par nos dirigeants ne suffisent plus à enrayer les crises alimentaires, climatiques, économiques et sociales que nous traversons et celles qui sont amenées à se multiplier dans le futur.

Certain·e·s d’entre nous se sont réuni·e·s à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, ce samedi 25 mars 2023. Non pas pour “casser du flic”ou “faire la guerre”, motivations trop souvent mises en avant, mais pour dénoncer ces projets de méga-bassines qui ne nous semblent pas soutenables ; pour soutenir les paysans et les paysannes qui nous nourrissent et paient les conséquences de choix politiques sur lesquels nous n’avons que peu de prise. Nous sommes venu·e·s des quatre coins de la France, car ce combat est légitime. Et à l’aune de notre jeune expérience d’agronomes, ce combat nous apparaît vital. Nous ne reviendrons pas sur les enjeux que soulèvent ces projets de “réserves de substitution” de nombreux articles scientifiques existent et viennent étayer les débats. De nombreux acteur·ices ont déjà pris la parole dans l’espace public afin d’apporter un constat clair et objectif.

Ce que nous souhaitons dénoncer est avant tout une série de choix politiques qui visent à promouvoir une agriculture destructrice du vivant. (...)

Nous, futurs ingénieur·e·s, agronomes, chercheurs·ses ou autres ingénieur·e·s du vivant déjà diplômé·e·s, bifurqueur·se ou jeunes idéalistes, nous qui sommes le nez dans les chiffres, parfois les mains dans la terre, mais souvent la tête sur les épaules ; nous appelons le gouvernement à se saisir de ses responsabilités vis-à-vis de ses citoyens. Nous l’appelons à engager de façon concrète et rapide la révolution agricole dont nous avons tous·tes besoin.

Nous aussi, nous sommes les soulèvements de la Terre. Et nous nous soulèverons autant de fois qu’il le faudra, pour promouvoir davantage de pratiques agroécologiques et pousser dans le sens de vrais changements : profonds, sociétaux, indispensables.

(Les vues que nous exprimons ici nous engagent et n’engagent pas les institutions pour lesquelles nous travaillons ou dans lesquelles nous étudions.)