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Basta !
Notre-Dame-des-Landes : qui sont les résistants de la zone à défendre ?
Article mis en ligne le 24 novembre 2012

Opposition violente, squatteurs, voire terroristes en herbe : telle est l’image que les autorités s’évertuent à donner de celles et ceux qui se sont installés sur la « zone à défendre » face au projet d’aéroport. Histoire de justifier le nouvel assaut policier lancé ce 23 novembre contre un « camp retranché ». Une image bien éloignée de la réalité que vivent habitants et riverains des alentours. Basta ! a recueilli leurs témoignages.

Marie les a croisés une après-midi pluvieuse : des formes encapuchonnées et trempées parcourant le bocage. Une invitation à se chauffer près du feu et à partager un thé, voilà comment a commencé une amitié durable entre des habitants voisins de la ZAD, la « zone d’aménagement différé » retenue pour le projet d’aéroport nantais, et des « zadistes », des occupants de la « zone à défendre », opposés à ce même projet.

(...) Depuis, ils lui rendent régulièrement visite, « histoire de récupérer, et de profiter de la chaleur de la cheminée, parce qu’ils vivent ici dans des conditions de froid et d’humidité qui sont rudes. On peut leur apporter un peu de confort de temps en temps, quand ils crapahutent au quotidien dans la boue. » Ils viennent toujours sur invitation, jamais en s’imposant. Et à chaque fois dans l’échange, en apportant un panier de légumes par exemple. (...)

« Ils ont gagné cette simplicité volontaire. Ils sont dans le faire. Pas besoin de monter sur une estrade pour de grands discours », constate son compagnon, étonné, et un soupçon séduit, par leur mode de fonctionnement.« C’est hyper démocratique. Ils discutent énormément. Ils pèsent le pour, le contre. Et à la fin ils marchent comme un seul homme. Ça fonctionne plutôt bien. » La preuve : un mois de résistance face aux forces de l’ordre. « Cent pelés face à des forces incomparables. » Et cette journée du 17 novembre, quand 30 000 personnes ont participé à la reconstruction de plusieurs lieux, démolis en octobre par les autorités. Sans oublier l’acharnement des premières expulsions : des policiers urinant sur les matelas, détruisant potagers et parterres de fleurs, cisaillant freins et chaînes des vélos, principal moyen de locomotion des zadistes. « N’importe quel citoyen serait outré. »

Des violences d’État qui ne font que renforcer la solidarité
(...)