
Un an de prison, dont six mois fermes, pour violences à l’encontre des forces de l’ordre : c’est la peine dont a écopé un des opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 20 décembre. Avec interdiction de séjourner en Loire-Atlantique pendant cinq ans. Depuis le déclenchement mi-octobre de l’opération policière César – qui prévoyait d’expulser en quelques jours les occupants installés sur la ZAD – c’est la troisième condamnation d’un opposant à de la prison ferme, assortie d’une interdiction de séjour.
D’autres opposants ont été condamnés à des peines de prison avec sursis ou des amendes. Comme l’agriculteur Sylvain Fresneau, président de l’Association de défense des exploitants concernés par l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Adeca), condamné à 800 euros d’amende pour « fait de violences contre les gendarmes avec usage ou menace d’une arme, en l’espèce un tracteur » ! Lors d’une manifestation contre les modalités des enquêtes publiques, il a fait reculer son tracteur avec remorque en direction d’un barrage de gendarmes.
(...) Sur la ZAD, les tensions sont vives entre gendarmes et occupants. L’un d’entre eux a été grièvement blessé au pied le 16 décembre, par un tir de grenade assourdissante. Ces armes, censées être seulement défensives, ont déjà fait de nombreux blessés fin novembre. Les opposants — occupants, élus, membres de l’Acipa — demandent à nouveau le retrait des forces de police. « Il faut qu’ils partent tant que la commission du dialogue n’a pas statué », estime un opposant. « La grande manifestation du 17 novembre l’a prouvé : quand la police n’est pas là, tout est calme. » (...)