
La légitimité juridique autant que la pertinence économique du serpent de mer qu’est le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes restent à démontrer, tant les zones d’ombre demeurent, selon les opposants à l’aéroport, qui s’appuient sur une série de recours argumentés.
Alors que plus de 30.000 personnes ont défilé à Notre-Dame des Landes ce samedi 17 novembre, la mobilisation se renforce contre le projet d’aéroport : participation record à la manifestation, éclosion des comités de soutien dans toutes les régions, levée de bouclier des élus et bataille juridique en cours autour de l’enquête publique relative à l’application de la loi sur l’eau. Samedi, les "zadistes", installés dans des bastions de la "zone d’aménagement différée" rebaptisée "zone à défendre" (ZAD), ont entraîné le cortège dans les bois afin de "réoccuper" l’emblématique forêt de Rohanne, proche du village de Notre-Dame-des-Landes. Celle-ci sera détruite pour laisser place aux pistes d’atterrissage si l’aéroport voit le jour. Il y a trois semaines, l’opération "César" a lancé plusieurs centaines de CRS et gendarmes mobiles à l’assaut de ces Robin des Bois, dont certains sont venus s’installer ici dans des cabanes parfois perchées dans les arbres.
Il était une fois Grandchamp, Héric, Notre-Dame-des-Landes, Treillières, Vigneux, paisibles villages de la région Pays-de-Loire, à une trentaine de kilomètres au nord de Nantes. Leurs habitants, un beau matin de mai 1970, découvrent un gros titre qui annonce : "La métropole Nantes-Saint Nazaire pourrait devenir le Rotterdam aérien de l’Europe par la création d’un aéroport international de fret au nord de la Loire." Quarante ans plus tard, le serpent de mer ressurgit. Après avoir été mis en veilleuse dans les années 1980, le projet ressort en 2000. Le 30 décembre 2010, Thierry Mariani, secrétaire d’Etat chargé des transports, signe le contrat de concession du nouvel aéroport de Nantes avec la société "Aéroports du Grand Ouest", qui associe le constructeur Vinci, la Chambre de commerce et d’industrie de Nantes et la société ETPO (Entreprises de travaux publics de l’Ouest).
Incohérences et lacunes de l’enquête publique (...)