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Notre-Dame-des-Landes : bientôt envolé, le projet ?
Article mis en ligne le 23 mars 2013
dernière modification le 19 mars 2013

Malgré le quotidien difficile, le front hétéroclite des opposants à l’aéroport a passé l’hiver et envisage déjà « l’après ». Les prochains mois seront déterminants.

L’hiver s’est montré particulièrement féroce sur la zone humide de Notre-Dame-des-Landes. Ni la pluie incessante, ni le vent, ni le froid humide qui pénètre sous les toiles de tentes n’ont laissé de répit aux occupants de la « zone d’aménagement différé » (ZAD) visée par un projet contesté d’aéroport. Ils sortent pourtant renforcés de leur quatrième hiver d’occupation.

Une trentaine de communautés ont élu domicile dans des cabanes perchées, flottantes ou montées sur pilotis ; des granges et des chapiteaux ont été prêtés par les habitants. Au total, estiment les « zadistes » les plus anciens, 200 à 300 personnes vivent constamment sur les 1 650 hectares de la ZAD. C’est environ deux fois plus qu’avant la vague de destruction, en octobre, d’une dizaine de fermes et d’habitations « illégales ». « La préfecture n’avait pas compris que ce n’était pas un problème pour nous de vivre dans des conditions épouvantables », s’amuse un « zadiste » présent sur la zone depuis plusieurs années.

Les constructions avancent (...)

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Résistances
Par Erwan Manac’h - 19 mars 2013
Notre-Dame-des-Landes : bientôt envolé, le projet ?

Malgré le quotidien difficile, le front hétéroclite des opposants à l’aéroport a passé l’hiver et envisage déjà « l’après ». Les prochains mois seront déterminants. Reportage.

L’hiver s’est montré particulièrement féroce sur la zone humide de Notre-Dame-des-Landes. Ni la pluie incessante, ni le vent, ni le froid humide qui pénètre sous les toiles de tentes n’ont laissé de répit aux occupants de la « zone d’aménagement différé » (ZAD) visée par un projet contesté d’aéroport. Ils sortent pourtant renforcés de leur quatrième hiver d’occupation.

Une trentaine de communautés ont élu domicile dans des cabanes perchées, flottantes ou montées sur pilotis ; des granges et des chapiteaux ont été prêtés par les habitants. Au total, estiment les « zadistes » les plus anciens, 200 à 300 personnes vivent constamment sur les 1 650 hectares de la ZAD. C’est environ deux fois plus qu’avant la vague de destruction, en octobre, d’une dizaine de fermes et d’habitations « illégales ». « La préfecture n’avait pas compris que ce n’était pas un problème pour nous de vivre dans des conditions épouvantables », s’amuse un « zadiste » présent sur la zone depuis plusieurs années.
Les constructions avancent

À quelques jours de la fin de la « trêve » annoncée en novembre par Jean-Marc Ayrault avec la nomination d’une « commission de dialogue », un calme précaire est maintenu entre occupants « illégaux » de la zone et les équipes de gendarmerie mobile qui se relaient jour et nuit aux carrefours stratégiques pour contrôler chaque passage. Mais l’ambiance reste hostile et les petites provocations, « dans les deux camps », font parfois dégénérer le face-à-face. (...)

Sous le regard des conducteurs qui continuent de circuler, les constructions avancent, et plusieurs « collectifs » gèrent la vie quotidienne ou organisent les actions, débattues chaque semaine en assemblée générale. Une cantine autogérée a été installée sur un champ prêté par un agriculteur et fonctionne grâce aux dons de nourriture des locaux. La « récup’ » – dans les poubelles des grandes surfaces notamment – fait le reste en attendant les beaux jours et le produit espéré du maraîchage. (...)

« Il se passe quelque chose qui dépasse l’opposition à un projet d’aéroport », lance Jean-Luc, un bénévole venu soutenir pour 24 heures les paysans qui réoccupent la ferme expropriée de Bellevue. Les opposants au projet d’aéroport peuvent aussi compter sur quelque 200 comités de soutien prêts à délocaliser la lutte dans toute la France en cas de nouvelle opération. « C’est une réussite grandiose », se réjouit Marie. (...)

La commission de dialogue rendra son rapport le 29 mars ou au 1er avril, tandis que les premiers travaux de défrichement devraient théoriquement reprendre d’ici au mois de juin. « Ils vont refaire la même erreur qu’en octobre et ils vont nous rendre service… une fois de plus », sourit Dominique Fresneau. « Mais il faudra qu’ils viennent avec l’armée s’ils veulent tous nous déloger et occuper le terrain », promet Marcel Thébault.

Chacun se prête alors au jeu des pronostics et tente d’imaginer « quand et comment » le projet sera abandonné. Beaucoup d’espoirs se portent sur la « commission des pétitions » du Parlement européen (Peti), chargée d’examiner des projets litigieux avant qu’un contentieux ne soit engagé devant la Cour européenne de justice. (...)

Une manifestation de réoccupation des terres agricoles est déjà programmée pour le 13 avril.